2007年7月19日木曜日

Un Chinois impliqué dans le scandale des "ouvriers esclaves" est condamné à mort

Un Chinois impliqué dans le scandale des "ouvriers esclaves" est condamné à mort
LE MONDE | 18.07.07 | 14h45 • Mis à jour le 18.07.07 | 14h45
PÉKIN CORRESPONDANT

Le pouvoir a voulu faire un exemple : l'un des accusés dans le scandale des "ouvriers esclaves" chinois a été condamné à mort, mardi 17 juillet, pour avoir tué l'un de ses "employés", handicapé mental. Vingt-huit autres personnes, impliquées dans la même affaire, ont été condamnés à des peines allant de cinq années de prison à la réclusion à perpétuité.

Ce scandale ayant eu, comme l'a remarqué le juge de la Haute cour, Liu Jimin, "des répercussions très néfastes en Chine comme à l'étranger", il s'agissait d'imposer un verdict "des plus sévères". En juin, après que près de 400 parents eurent publié une lettre ouverte sur Internet s'inquiétant de la disparition d'un millier d'enfants et d'adolescents, selon leurs estimations, la police avait monté une opération dans la province du Shanxi, au sud-ouest de Pékin. Trente-et-un "ouvriers" avaient d'abord été libérés dans des briqueteries où ils travaillaient dans des conditions abominables, à peine nourris et gardés par des chiens.

Les images télévisées des visages hagards et des corps amaigris de ces personnes enlevées puis réduites en esclavage avaient provoqué un vif émoi parmi la population et dans les médias. En tout, 576 "travailleurs" avaient été secourus, dont 41 enfants, tous ayant été emprisonnés dans des briqueteries illégales gérées par les mafieux locaux.

Un contremaître de la briqueterie, Heng Tinghan, avait tranquillement déclaré après son arrestation : "Je pensais que (réduire des gens en esclavage) était assez anodin." Il a été condamné à la prison à vie. Wang Bingbing, patron de l'entreprise, et par ailleurs fils du secrétaire du Parti communiste local, a pour sa part été condamné à neuf ans d'emprisonnement. Le condamné à mort, Zhao Yanbing, avait fait preuve, lui aussi, d'une choquante insensibilité lorsqu'il avait expliqué devant les caméras comment il avait battu à mort, "parce qu'il ne travaillait pas assez dur" l'esclave handicapé mental, âgé d'une cinquantaine d'années.

Plus d'une centaine de personnes impliquées dans l'affaire ont été appréhendées ou interrogées depuis le mois de juin, dont 95 responsables du Parti dans la province du Shanxi. Mais la plupart ont seulement reçu un blâme, pour avoir laissé faire. Sur le portail Internet sohu. com, un internaute a ainsi réagi contre la légèreté des peines pour le propriétaire de la briqueterie : "Il aurait dû être condamné à mort lui aussi, ainsi que son père !"

Même le très officiel Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois, y est allé de sa critique en donnant la parole au président du comité pour la défense des droits de l'homme de l'Association des avocats chinois : "La Cour n'a pas assez puni tous les coupables." Dans un sondage publié sur Internet, 50 % des personnes interrogées estiment que ce sont les responsables locaux du Parti qui sont les vrais responsables.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 19.07.07.

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