2008年2月27日水曜日

A Pékin, les Américains seront privés de poulet chinois

A Pékin, les Américains seront privés de poulet chinois
LE MONDE | 25.02.08 | 18h35 • Mis à jour le 25.02.08 | 18h35


AFP/FREDERIC J. BROWN
Après avoir découvert une incroyable dose de stéroides dans les poulets chinois, il a été décidé que les athlètes américains ne mangeraient pas de nourriture locale pendant les jeux olympiques de 2008 à Pékin.



Quelle sorte de volaille pouvait bien avoir des dimensions si gigantesques ? En visite à Pékin pour le Comité olympique américain (USOC), le traiteur Frank Puelo a mis du temps avant de comprendre que le morceau de 36 cm présenté dans un supermarché était du blanc de poulet ! "Il y en avait suffisamment pour nourrir une famille de huit personnes", explique Puelo qui s'est rendu en Chine afin de mettre en place le dispositif de nutrition des athlètes américains lors des JO. "Nous l'avons fait analyser, et il y avait une telle teneur en stéroïdes que tous nos athlètes auraient été contrôlés positifs, si nous les avions nourris avec ce type de poulet."

Plus de 600 sportifs américains seront présents à Pékin et nourrir toutes ces bouches représente un sérieux défi pour l'USOC. A l'issue de déroutantes expériences internationales, où, par exemple, l'équipe de judo a été frappée par de violentes crises de "turista" pendant un déplacement au Brésil, la perspective d'un challenge culinaire chinois a poussé l'USOC à ne vouloir prendre aucun risque. Ainsi, le chef cuisinier de la délégation olympique américaine, Jacque Hamilton, et Puelo, se sont entendus avec des exportateurs japonais pour fournir du poisson et avec des compagnies australiennes pour l'approvisionnement en fruits et légumes. L'USOC a passé des accords avec les compagnies américaines Kellogg's et Tyson Foods qui vont devoir acheminer plus de 11 000 kg de protéines avant la cérémonie d'ouverture des Jeux.

Kellogg's va dépêcher d'énormes quantités de céréales et Tyson Foods va expédier du boeuf, du poulet et du porc trois semaines avant le début des JO. La cargaison, continuellement sous haute surveillance, sera inspectée minutieusement une fois arrivée en Chine par des agents des douanes américains pour être ensuite délivrée aux représentants de l'USOC. Elle sera enfin stockée à l'université de Pékin où la délégation américaine sera installée. "La sécurité est tellement intense qu'il y aura même une nouvelle inspection avant que le chargement ne me soit finalement livré", précise Terri Moreman, la responsable du service de nutrition de l'USOC.

Les découvertes culinaires chinoises seront-elles pour autant bannies pour les champions américains ? "Pas du tout, affirme Hamilton. Une fois la compétition terminée, nous les encouragerons même à tout tester".

Pascal Giberné (New York, correspondance)
Article paru dans l'édition du 26.02.08.

 

Résurgence de la grippe aviaire en Chine et au Bangladesh

Résurgence de la grippe aviaire en Chine et au Bangladesh
LEMONDE.FR | 25.02.08 | 13h18
avec Reuters

Les autorités sanitaires de la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, ont annoncé, lundi 25 février, la mort d'une Chinoise de 44 ans des suites de la grippe aviaire. Elle aurait contracté le virus H5N1 au contact de volailles.

La travailleuse migrante originaire du sud du pays est la quatrième victime de la grippe aviaire depuis le début de l'année en Chine et porte à 233 le nombre de décès attribués au virus H5N1 depuis 2003, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

De son côté, le Bangladesh a confirmé, lundi, que la souche H5N1 du virus s'était propagée à Chandpur, à 170 km de Dacca, portant à 45 – sur 64 – le nombre de districts affectés. Mais, selon un responsable chargé des questions animales :"La situation est à présent en grande partie sous contrôle."

Avec près d'un million de volailles abattues depuis mars 2007, le Bangladesh applique consciencieusement les directives de précaution de l'OMS, menaçant un secteur-clé de l'économie bangladeshie et l'emploi de 5 millions d'habitants sur 140 millions.

TRÈS VIRULANT

Apparu chez l'homme pour la première fois en 1997, à Hongkong, le virus H5N1 est décrit par l'OMS comme étant un virus très virulant et évoluant de manière agressive. Avec une incubation se situant entre deux et huit jours, le virus ne se transmet pas encore d'un humain à un autre mais pourrait muter et être à l'origine d'une pandémie particulièrement dévastatrice dans les pays en développement.

Les premiers symptômes comportent une forte fièvre, des diarrhées, des vomissements, des douleurs abdominales, thoraciques et des saignements du nez et des gencives chez certains patients.

Les derniers foyers de grippe aviaire enregistrés en Europe, en Grande-Bretagne en novembre 2007 et en Pologne où 100 000 poulets ont été abattus en décembre 2007, n'ont été à l'origine d'aucune transmission de la maladie à l'homme.

 

2008年2月19日火曜日

La liberté d'expression des athlètes sera encadrée pendant les Jeux olympiques de Pékin

La liberté d'expression des athlètes sera encadrée pendant les Jeux olympiques de Pékin
LE MONDE | 15.02.08 | 12h48 • Mis à jour le 15.02.08 | 14h37


AFP/STR
Selon Amnesty, l'approche des Jeux de Pékin servirait de "catalyseur" à une répression accrue contre les dissidents.



Un peu moins de six mois avant le début des Jeux olympiques, qui se dérouleront à Pékin du 8 au 24 août, la question de la liberté d'expression des athlètes pendant la compétition vient en troubler les préparatifs. En quelques jours, plusieurs prises de position sont venues rappeler que, malgré le souci des autorités chinoises de ne donner à l'événement qu'un visage sportif et festif, la situation des droits de l'homme dans le pays, les relations avec Taïwan et l'implication de la Chine auprès du Soudan en pleine guerre civile au Darfour seront difficilement absentes du feuilleton olympique d'ici le début du mois d'août.

Ces derniers jours, le débat a été ravivé par une initiative de la British Olympic Association (BOA), le comité olympique britannique, révélée par l'hebdomadaire dominical Mail on Sunday. La BOA a concocté dans le plus grand secret un contrat dont une clause interdit à ses athlètes de s'exprimer sur des sujets "sensibles" lors des JO, sous peine d'exclusion. Le comité olympique britannique s'appuie notamment sur la règle 51 de la Charte olympique, qui interdit toute forme de "démonstration ou propagande politique, religieuse ou raciale".

Par ailleurs, la BOA a prévu d'organiser des stages de formation aux médias pour les athlètes afin de cadrer leur réponse à des questions éventuelles sur les droits de l'homme, le Darfour, le Tibet ou Taïwan. L'argument invoqué est simple : la nécessaire neutralité des sportifs. Selon un porte-parole de la BOA, il s'agit d'éviter "des prises de position publiques fortes telles que le port d'un tee-shirt marqué "Libérez le Tibet"". Un point de vue qui n'est pas étranger au sport britannique puisque, lors des matches de football du championnat anglais, il est interdit aux joueurs d'arborer un maillot frappé d'un slogan politique sous peine de lourdes pénalités.

Cette initiative de la BOA a provoqué de nombreuses réactions. En apprenant la tentative du comité olympique de museler les athlètes à Pékin, Richard Vaughan, champion britannique de badminton, s'est fâché, le 12 février, à propos du conflit du Darfour : "Alors que beaucoup de pays ont essayé d'isoler le Soudan en rompant les relations économiques, la Chine a largement soutenu le gouvernement de Khartoum, particulièrement dans le domaine pétrolier."

Outre la question des relations politiques entre les deux pays, les arrière-pensées économiques ne seraient pas non plus absentes de l'initiative de la BOA. Beaucoup y ont vu l'influence du 10 Downing Street, soucieux de développer les liens avec la Chine après la visite en janvier du premier ministre, Gordon Brown.

Les ONG Reporters sans frontières et Article 19 ont, de leur côté, dénoncé le "manque de courage qui caractérise certains responsables du mouvement olympique aujourd'hui". Selon ces deux organisations, les comités olympiques du Canada, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de la Belgique se sont publiquement engagés à respecter la liberté d'expression de leurs athlètes. De son côté, le gouvernement chinois n'est pas demandeur d'une telle clause mais exige des participants le respect de la Charte olympique qui interdit la propagande dans les enceintes olympiques. Face à la tempête, le comité olympique britannique a fait marche arrière en précisant que son projet allait être amendé, car son intention n'était pas "de limiter la liberté de parole des athlètes".

La polémique lancée en Angleterre a suscité des réactions dans d'autres pays. En France, Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports, a expliqué, mardi 12 février, que les athlètes français ne seraient soumis à aucune consigne du gouvernement en matière de liberté de parole. "Celui qui a envie de s'exprimer a le droit de s'exprimer, chacun fait ce qu'il veut, on est en démocratie", a lancé Bernard Laporte, qui a ajouté : "Ce que l'on souhaite, c'est qu'ils courent vite et qu'ils sautent haut, c'est ça les Jeux olympiques, ramener des médailles."

De son côté, Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a précisé jeudi 14 février dans un communiqué, que le CNOSF "respecte la liberté individuelle d'expression des athlètes", en accord avec le principe fondamental no 5 de la Charte olympique qui rejette "toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres". Mais, dans le même temps, le président du CNOSF note que les athlètes ont pour "obligation de respecter les obligations de la Charte olympique", et notamment sa règle 51.

Par ailleurs, au milieu de cette série de communiqués et de prises de position, le Comité international olympique (CIO) a démenti, jeudi 14 février, que son président, Jacques Rogge, avait signé un appel demandant à la Chine d'user de son influence auprès du Soudan afin que soit mis un terme au conflit actuel au Darfour, contrairement à ce qu'avait affirmé, le même jour, le quotidien britannique The Independent. Le débat sur les prises de position politiques lors des Jeux n'est pas nouveau. Outre la confiscation des Jeux de Munich en 1936 par Hitler, et le boycott des Jeux de Moscou par une cinquantaine de nations dont les Etats-Unis, ils avaient pris un tour particulier en 1968, lors de ceux de Mexico, lorsqu'au terme de la finale du 200 mètres, les coureurs américains Tommie Smith et John Carlos, arrivés premier et troisième, avaient protesté contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis lors de la cérémonie de remise des médailles, en baissant la tête et en pointant, lors de l'hymne américain, leur poing ganté de noir vers le ciel. Un type de manifestation que veulent à tout prix éviter les organisateurs des Jeux de Pékin, cet été.

Bertrand d'Armagnac et Marc Roche (à Londres)
Article paru dans l'édition du 16.02.08.





Références

La règle 51 de la Charte olympique stipule, dans son alinéa 3, qu'"aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique".

Intitulée "Publicité, démonstrations, propagande", cette règle s'attache avant tout à encadrer les possibilités d'afficher des marques commerciales sur les tenues et équipements des participants aux Jeux selon les principes édictés par le Comité international olympique (CIO), que développe le texte d'application de cette règle, joint dans la Charte. Les termes relativement vagues de la règle et de son texte d'application permettent aux instances olympiques, lorsqu'elles le souhaitent, d'inclure sous leur contrôle toute expression politique par les athlètes dans les enceintes où se déroulent les Jeux.

Le texte d'application de la règle 51 prévoit, par ailleurs, que "toute violation (...) peut entraîner la disqualification ou le retrait de l'accréditation de la personne concernée. Les décisions de la commission exécutive du CIO à ce sujet seront sans appel". Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des athlètes.
 

2008年2月11日月曜日

Plusieurs milliers de personnes célèbrent le Nouvel an chinois à Paris

Plusieurs milliers de personnes célèbrent le Nouvel an chinois à Paris
LEMONDE.FR avec AFP | 10.02.08 | 19h05 • Mis à jour le 10.02.08 | 19h05


AFP/JOEL SAGET
Pétards, musiques et danses asiatiques ont animé les défilés marqués par un déchaînement de couleurs, notamment le rouge, symbole de bonheur.


AFP/JOEL SAGET
Un homme vêtu d'un costume traditionnel célèbre le Nouvel an chinois à PAris, dans le 13e arrondissement.


Plusieurs milliers de personnes se sont rendues dimanche dans le 13e arrondissement de Paris pour assister aux célébrations du Nouvel An chinois.

Le traditionnel défilé s'est élancé sous le crépitement de centaines de pétards, au son des tambours et menée par deux dragons colorés et des chars bigarrés. Pour célébrer l'entrée dans l'année du rat, une foule dense et compacte s'était rassemblée tout le long du parcours, entre l'avenue d'Ivry et la Place d'Italie avant de rejoindre le point de départ en passant par l'avenue de Choisy. Des célébrations de même nature ont également eu lieu dans d'autres grandes villes, notamment à Lyon ou à Paris.

 

2008年2月8日金曜日

Pékin libère un journaliste mais inculpe des dissidents

Pékin libère un journaliste mais inculpe des dissidents
LE MONDE | 06.02.08 | 13h31 • Mis à jour le 06.02.08 | 13h31
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


AP
Le journaliste chinois Ching Cheong avec sa femme à Hongkong, le 5 février 2008.


Le régime chinois a libéré, mardi 5 février, le journaliste Ching Cheong, arrêté en avril 2005 à Canton puis condamné à cinq ans de prison pour espionnage. Correspondant pour la Chine du quotidien de Singapour Straits Times, détenteur d'un passeport de citoyen britannique d'outremer et basé à Hongkong, Ching Cheong fut accusé, lors de son procès, tenu à huis clos en 2006, d'avoir donné des informations prétendument secrètes à une fondation taïwanaise, en réalité des agents de la Sécurité publique chinoise. Un de ses collaborateurs, Lu Jianhua, un chercheur de l'Académie des sciences sociales de Pékin, fut, lui, condamné à vingt ans de prison pour "révélation de secrets d'Etat" - et n'a eu, pour l'instant, aucune remise de peine. Ching Cheong fut emprisonné à Pékin puis à Canton.

Sa mise en liberté conditionnelle, intervenue à mi-sentence, comme la loi chinoise le permet, par décision du ministère de la justice, peut apparaître comme un geste d'apaisement de la part du gouvernement chinois, qui fait l'objet de critiques grandissantes de la part des organisations des droits de l'homme à l'approche des Jeux olympiques. Le sort du journaliste, qui travaillait pour un quotidien étranger, était d'autant plus embarrassant que le chef d'accusation est toujours apparu comme douteux aux yeux de ses proches, de ses employeurs ou des défenseurs de la liberté de la presse. "A ce jour, il est triste de constater qu'on ne peut savoir clairement quelle loi a servi à inculper Ching Cheong d'un crime qui aurait pu se traduire par une condamnation à mort. Il semble que le dossier à charge ait été bien faible", écrivaient mercredi les éditorialistes du South China Morning Post à Hongkong.

En réalité, Ching Cheong aurait cherché, à l'époque de son arrestation, à récupérer des entretiens secrets donnés par Zhao Ziyang, ex-secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) démis lors des événements de Tiananmen (1989) et décédé en janvier 2005.

ARRESTATIONS ABUSIVES

Le régime de Pékin est coutumier de ces libérations anticipées dont la portée politique est aussitôt brouillée par d'autres arrestations tout aussi abusives. Le jour de la libération de Ching Cheong, un auteur chinois, Lu Gengsong, connu pour ses ouvrages sur la corruption, était condamné à quatre ans pour "subversion du pouvoir de l'Etat" par un tribunal de Hangzhou (Est), essentiellement pour avoir dénoncé, par des essais publiés sur Internet, les collusions entre des officiels locaux et des promoteurs immobiliers.

Le 28 janvier, c'était le militant des droits de l'homme Hu Jia qui était inculpé pour le même motif. Hu Jia avait été arrêté le 27 décembre 2007. Le chef de "subversion du pouvoir de l'Etat" fait partie d'un arsenal de crimes "contre la sécurité de l'Etat", une appellation dénoncée comme fourre-tout par les organisations de défense des droits de l'homme, qui condamnent son utilisation à des fins politiques.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 07.02.08.

 

Les JO sont mal partis

Les JO sont mal partis
LE MONDE | 06.02.08 | 13h31 • Mis à jour le 06.02.08 | 13h31

L'information aurait dû réjouir tous les partisans de la cause des droits de l'homme en Chine. Elle aurait dû combler tous ceux qui espèrent une évolution positive du régime chinois sous l'effet d'une exposition internationale croissante, dont la tenue des Jeux olympiques (JO) en août à Pékin va marquer une étape solennelle. La libération, annoncée lundi 4 février, de Ching Cheong, un journaliste hongkongais condamné sur le continent en 2006 à cinq ans de prison sous l'accusation - controversée -d'"espionnage" au profit de Taïwan, est assurément une bonne nouvelle. Il faut la saluer. Elle peut être interprétée comme un geste de bonne volonté de Pékin à six mois des JO.

Pourtant, cette relaxe de Ching Cheong ne dit pas grand-chose sur l'état réel des droits de l'homme en Chine. Elle pourrait même s'avérer être un leurre au moment où les signaux contraires, ceux attestant d'un durcissement répressif du régime, se multiplient. La récente arrestation de Hu Jia, figure éminemment courageuse et respectée du mouvement des droits civiques, constitue même une inacceptable régression.

Le seul crime de Hu Jia est d'avoir rassemblé et diffusé des informations relatives aux multiples injustices que subissent les Chinois ordinaires : scandales sanitaires (sida), expropriations paysannes, dégradations environnementales, corruption des cadres. Son incarcération fait suite à une série d'arrestations de juristes autodidactes, ces fameux "avocats aux pieds nus", qui ont sincèrement cru à la volonté du régime d'instaurer l'Etat de droit.

Cette vague répressive augure mal de la tenue des JO de Pékin. L'ordre règne donc en Chine. L'événement, qui devait consacrer le retour sur la scène mondiale d'un grand pays trop longtemps tenu en lisière de l'arène des nations, risque fort de virer à la mascarade. Car, au fond, qu'est ce qui vaut à Hu Jia et ses amis pareilles persécutions ? Ils ne militent pas pour le renversement du Parti communiste chinois (PCC). Ils demandent seulement à ce dernier de respecter les lois qu'il a lui-même fait adopter. Ils exigent simplement que les victimes d'abus de pouvoir soient protégées comme le prévoit la loi chinoise. Ils sont au fond très légalistes.

Mais on comprend trop en quoi ils gênent : ils entachent l'image idyllique que le PCC veut projeter à l'extérieur. Ils sont le grain de sable qui menace de gripper l'écrasante machinerie de propagande qui va se déchaîner ces prochains mois. Qu'ont à dire les démocraties à ce sujet ? Pour l'instant, rien. Leur silence est troublant. Il est temps qu'elles se ressaisissent et qu'elles exigent du gouvernement chinois qu'il honore les engagements qu'il a lui-même pris devant la communauté internationale. Faute de quoi, au-delà du peuple chinois, la mascarade fera une autre victime : l'idéal olympique.

Article paru dans l'édition du 07.02.08.

 

De rares voix s'élèvent en Chine contre la gestion des intempéries

De rares voix s'élèvent en Chine contre la gestion des intempéries
LE MONDE | 05.02.08 | 14h41 • Mis à jour le 05.02.08 | 14h42
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


REUTERS/STRINGER/CHINA
Un camion circule sur une route verglacée près de Chenzhou, le 3 février 2008.

A vingt-quatre heures du Nouvel An chinois, le 6 février, ils sont nombreux en Chine à avoir fait le choix de rester dans les provinces où ils travaillent plutôt que de risquer de passer les festivités bloqués dans un train en surcharge, ou dans un bus mal équipé sur des routes verglacées.

Quelque 12,5 millions de travailleurs migrants auraient ainsi privilégié la région de Canton, où les autorités de la ville, aidées par celles des provinces d'origine, tentent d'organiser des réjouissances. Elles offrent des séances de cinéma gratuites et ont ouvert l'accès aux parcs de la ville.

Alors que le radoucissement est annoncé, après une semaine de paralysie du sud du pays par une intense vague de froid, aéroports et gares ont fonctionné à plein, dimanche 3 et lundi 4 février, malgré le brouillard. Le froid pourrait néanmoins revenir dans le sud après le 10 février.

Les tronçons impraticables de l'autoroute qui traverse le pays du sud au nord, entre Zhuhai (Macao) et Pékin, ont en partie rouvert, même si des milliers de voitures seraient encore bloquées.

Dans un éditorial du 5 février, le China Daily se félicite : "Notre locomotive économique bouillonnante est simplement trop puissante pour être freinée par un tel épisode". Pourtant, les tempêtes de neige ont aussi révélé la vulnérabilité d'une économie survoltée, où les approvisionnements énergétiques sont en flux tendu. Certaines régions touchées, comme le Guangdong, connaissent des pénuries depuis décembre 2007. Dans plusieurs provinces, la fourniture en charbon des centrales électriques est à ce jour encore aléatoire, et les stocks limités.

Comme souvent en Chine, la gestion d'une catastrophe naturelle doit avant tout mettre en valeur les efforts du parti. A la veille d'une période de fête où le consensus est de rigueur, l'agence de presse Chine nouvelle rend compte sans relâche de la "confiance" des dirigeants "dans la victoire sur la crise météorologique", et leur conviction que "la Chine va gagner la bataille" contre la vague de froid.

Le premier ministre Wen Jiabao a été montré à maintes reprises sur le front, prononçant même des mots d'excuse auprès des passagers pris au piège lors de sa visite de la gare de Canton. La mise en scène d'une armée à pied d'oeuvre pour aider le peuple éclipse les blocages d'un système d'intervention centralisé et bureaucratique, blocages qui, ailleurs, auraient retenu l'attention des médias.

Dans l'une des rares critiques ayant émergé dans la presse chinoise à l'égard de la gestion de la crise, l'éditorialiste du Yanzhao Dushi Bao, un quotidien du Hebei, déplorait que "notre méthode traditionnelle de gérer les catastrophes reste prisonnière du mode (de fonctionnement) d'un gouvernement fort".

Ce commentateur en appelle à un rôle plus étendu des organisations non gouvernementales là où le bât blesse, c'est-à-dire au niveau local : "Nombre d'initiatives, prises au niveau local et régional, écrit-il, sont arrivées trop tard, sont trop faibles ou trop simplistes, ou ne se sont même pas traduites par des actions concrètes."

Ainsi, une grande part des dévastations provoquées par la vague de froid n'a toujours pas été évaluée. Deux régions sont particulièrement sinistrées : à Chenzhou, dans le Hunan, nombre des 4 millions d'habitants de la ville et ses environs ont passé, lundi, un onzième jour sans eau et électricité - malgré des reprises partielles et temporaires du service et la proclamation, par les autorités locales, d'une "victoire décisive" contre les éléments.

Des témoignages recueillis au téléphone auprès de parents restés dans d'autres régions, puis échangés sur Internet, montrent une colère grandissante contre l'incapacité des autorités locales à gérer des situations d'urgence.

Dans le Guizhou, province pauvre voisine de Hunan, une grande partie des 4 millions d'habitants sont toujours privés d'eau dans les endroits isolés.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 06.02.08.



 

Psychose au Japon face aux raviolis importés de Chine

Psychose au Japon face aux raviolis importés de Chine
LE MONDE | 05.02.08 | 14h46 • Mis à jour le 05.02.08 | 14h46
TOKYO CORRESPONDANCE

D.R.
Photo de gyozas, une variété de raviolis importés de Chine.


Au Japon, une contamination à l'insecticide de gyozas, une variété de raviolis importés de Chine, a créé une véritable psychose.

Le 4 février, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda a fait de l'affaire une "question de sécurité nationale". Le même jour, Tokyo dépêchait en Chine quatre experts chargés notamment d'inspecter l'usine où ont été fabriqués ces gyozas.

L'affaire a débuté le 30 janvier, quand une intoxication causée par la consommation de ces gyozas surgelés a été découverte chez une dizaine de personnes. La police a décelé sur les aliments des traces de métamidophos, un insecticide souvent utilisé en Chine. Japan Tobacco Foods, importateur de ces produits, a alors décidé le retrait de l'ensemble des aliments suspects de tous les points de vente de l'archipel.

Le 1er février, l'agence de presse Kyodo estimait à 494 personnes le nombre de personnes qui s'étaient plaintes de problèmes de santé après consommation des produits incriminés.

L'USINE MISE HORS DE CAUSE

Pour autant, l'origine de la contamination des raviolis reste à établir. Initialement mise en cause, l'usine de Tianyang Food, dans la province de Hebei, semble hors de cause. Les acheteurs japonais avaient effectué une première enquête sur le site et n'avaient pas trouvé de traces de métamidophos. La direction de Tianyang affirme qu'elle n'a jamais connu de problème dans son contrôle qualité. Elle rappelle qu'elle a passé avec succès des inspections menées par des fonctionnaires du ministère japonais de l'agriculture en 2001 et 2005.

Cela n'empêche pas l'affaire de d'aggraver les craintes du Japon à l'égard des produits chinois. L'archipel importe 60 % de son alimentation au travers de règlementations très strictes, et la Chine est son deuxième fournisseur.

Dans les quartiers chinois des grandes villes japonaises, les commerçants se plaignent d'une baisse des ventes de gyozas et de nikumans, petits pains fourrés et cuits à la vapeur. Un épisode qui reflète la méfiance durable entourant les produits fabriqués en Chine, déjà incriminés dans différents faits divers tragiques, comme la centaine de morts au Panama début 2007, victimes de l'ingestion d'un sirop chinois qui contenait du diéthylène glycol.

L'affaire des gyozas intervient au moment où la Chine s'efforce de corriger l'image négative qui entoure ses produits. Les autorités multiplient les contrôles et jouent la transparence pour assurer l'avenir d'une filière et rassurer l'opinion internationale, à quelques mois des Jeux olympiques de Pékin.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 06.02.08.

 

2008年2月5日火曜日

Les Chinois prennent pied dans le Bordelais

Les Chinois prennent pied dans le Bordelais
LE MONDE | 04.02.08 | 14h45 • Mis à jour le 04.02.08 | 14h45

Le Bordelais est en émoi. Le conglomérat chinois Longhai, basé à Quingdao, ville de 7 millions d'habitants entre Pékin et Shanghaï, très présent dans l'immobilier, vient d'acheter Château Latour-Laguens, une propriété de 60 hectares dans l'Entre-Deux-Mers, au sud de Bordeaux. Une première dans l'histoire viticole française.

L'endroit est perdu au milieu des vallons de vignes et de forêts, les deux activités nourricières des environs. Il faut suivre les panneaux "château Latour". Ici, le terroir est connu pour son vin blanc sec. Château Latour-Laguens, posé sur un monticule, produit, lui, essentiellement du rouge en bordeaux et bordeaux supérieur. Derrière de grands conifères centenaires, ce "livre ouvert de vignes" de 30 hectares, comme aime le répéter son ex-propriétaire, Serge Laguens, donne un vin vendu surtout en vrac (non mis en bouteilles) au négoce bordelais.

La bâtisse aux allures de château fort, les vignes et les terrains étaient à vendre depuis plus d'un an. Un acheteur maltais était sur les rangs quand la délégation chinoise a eu "un coup de foudre", selon Daniel Carmagnat, l'agent immobilier du pays qui a conclu l'affaire avec eux. Plus que la qualité du vin, l'état des vignes et des chais, deux choses ont séduit les investisseurs chinois : "L'image d'Epinal de l'architecture du château et de son histoire vieille de six cents ans et le nom de Latour, très connu en Chine comme celui de Bordeaux", reconnaît le responsable d'A2Z Agency. Sur le plan de la propriété des marques commerciales, il leur est interdit d'utiliser le nom d'un des premiers crus classés de 1855, mais la confusion est facile pour une population encore peu familière des subtilités du monde du vin français.

"UN NOM MAGIQUE"

Avant même d'avoir signé l'acte de vente, la délégation de Longhai avait réalisé des caisses à l'effigie du château, des pin's et autres autocollants, des brochures et des étiquettes. Le site Internet qui porte le nom de Latour-Laguens était déjà trilingue : français, anglais et mandarin. Le groupe s'est servi de la marque commerciale du château pour rebaptiser sa filiale d'importation de vins basée à Quingdao, Latour-Laguens International Wine co ltd. Cette dernière propose une vingtaine de vins australiens, italiens et d'Afrique du Sud. Pour le moment.

Cette acquisition doit servir de tremplin commercial au groupe, inconnu parmi les principaux opérateurs chinois du monde du vin : toute la récolte girondine 2007 - environ 160 000 bouteilles - sera importée. Une goutte d'eau à l'échelle de la Chine. D'autres vignes seront plantées ou achetées, les chais rénovés et agrandis, le personnel conservé. Sur son site Internet, le groupe explique souhaiter créer, à son siège social, une école de dégustation, une autre "de formation viticole".

"Pour les Chinois mais aussi les Russes, les Canadiens ou les Suisses, Bordeaux reste la référence", insiste Olivier Vizerie, spécialiste des transactions viticoles dans la région bordelaise. Depuis un an, fait nouveau, il a reçu quatre délégations d'acheteurs potentiels chinois. "Ce sont des gens compliqués qui veulent s'offrir une vitrine bordelaise à petits budgets entre 1 et 2 millions d'euros, en appellation bordeaux et surtout en rouge", explique M. Vizerie, persuadé que "d'autres acquisitions devraient se faire car Bordeaux reste un nom magique."

Claudia Courtois
Article paru dans l'édition du 05.02.08.
 

2008年2月3日日曜日

De nouvelles chutes de neige maintiennent une partie de la Chine dans la paralysie

De nouvelles chutes de neige maintiennent une partie de la Chine dans la paralysie
LEMONDE.FR | 31.01.08 | 14h07 • Mis à jour le 02.02.08 | 15h24










 

En Chine, multiplication des divorces arrangés entre adultes consentants

En Chine, multiplication des divorces arrangés entre adultes consentants
LE MONDE | 01.02.08 | 18h02 • Mis à jour le 01.02.08 | 18h02

AFP/ALAIN JOCARD
Le coût prohibitif des mariages dissuadent de nombreux Chinois.


Les Chinois divorcent presque cinq fois plus aujourd'hui qu'il y a trente ans. Selon le ministère des affaires civiles, ils étaient, en 1980, 341 000 à avoir rompu les liens du mariage, ils ont été 1,4 million à faire de même en 2007. Soit une augmentation de 18,2 % par rapport à l'année précédente.

Les sociologues expliquent ce phénomène par le fait que de moins en moins de femmes acceptent, en milieu urbain, d'être trompées par leurs maris. De même, les couples sont moins enclins aux compromis qu'autrefois en dépit du caractère conservateur d'une société stigmatisant encore les divorcés.

Par ailleurs, sur le plan administratif, il est désormais très facile et très rapide de divorcer en Chine. Depuis 2003, les formalités peuvent être accomplies en une journée pour la somme de 10 yuans (1 euro). Terminé le temps où, durant la période maoïste, il fallait demander la permission aux responsables de l'unité de travail ou au comité du parti pour quitter son conjoint.

TARIFS PRÉFÉRENTIELS
Enfin, certaines réglementations en vigueur dans des entreprises ou des municipalités ont incité plus de couples à divorcer, pour des raisons essentiellement pratiques. A Shijiazhuang, chef-lieu de la province de Hebei qui entoure Pékin, on a ainsi assisté ces derniers temps à une ruée sur le bureau du divorce à la mairie.

La filiale locale de la compagnie nationale Petrochina venait de promettre que les célibataires ou les divorcés contraints de prendre une retraite anticipée dans le cadre d'une restructuration de l'entreprise pourraient postuler à nouveau pour un travail. L'entreprise s'exonérait ainsi des charges accordées traditionnellement, dans le secteur d'Etat, aux couples mariés en matière d'éducation et de logement.

Résultat, en treize jours, vingt couples travaillant dans l'entreprise ont divorcé. Un article de l'agence de presse Chine nouvelle ironise : "Maintenant, quand les gens du quartier se croisent dans la rue, ils se disent : "quand divorcez-vous ?"" L'hebdomadaire Nanfangzhuomo fait état de cas similaires dans un district de la municipalité de Chongqing (Sud-Ouest). Près de 2 000 couples y ont divorcé après l'annonce d'une nouvelle réglementation proposant un logement à des prix préférentiels pour chaque paysan célibataire et divorcé exproprié de ses terres dans le cadre de l'extension des zones urbaines.

Les couples ne pouvant prétendre qu'à un logement pour deux, l'astuce est donc de se remarier pour bénéficier d'une pièce de plus... D'autres, ayant réalisé que l'on est en droit d'acheter une pièce supplémentaire aux mêmes tarifs si l'on se marie avec un citadin, se sont remariés après avoir divorcé !

Le cas extrême est celui de Wei Shufang, 60 ans, chef de l'association des femmes du village, qui après avoir divorcé de son vieux mari a aussitôt convolé en justes noces avec un étudiant de 20 ans originaire de la ville... Certains ont dû vendre la mèche aux autorités qui viennent de supprimer cette politique de prix préférentiels.

Enfin, le coût prohibitif des mariages dissuadent de nombreux Chinois. La classe moyenne, notamment à Pékin, doit dépenser, en moyenne, 6 000 euros pour se marier dans la capitale, où le revenu moyen annuel plafonne autour des 2 200 euros.

Bruno Philip (Pékin, correspondant)
Article paru dans l'édition du 02.02.08.


 

L'exceptionnelle rigueur de l'hiver provoque une pénurie de vivres et d'électricité

L'exceptionnelle rigueur de l'hiver provoque une pénurie de vivres et d'électricité
LE MONDE | 02.02.08 | 14h02 • Mis à jour le 02.02.08 | 14h02


AFP/LIU JIN
A Guangzhou, dans le sud de la Chine, le 1er février.


Un policier tente de canaliser la foule qui se presse à la gare de Guangzhou (Canton), au sud-est de la Chine, vendredi 1er février. Un hiver exceptionnellement rigoureux a provoqué des pénuries de vivres et d'électricité dans une grande partie du pays. La glace alourdit les pylônes, qui s'effondrent. Dans la province de Hunan, la ville de Chenzhou (quatre millions d'habitants) est privée d'eau et d'électricité depuis plus d'une semaine. Le charbon a été déclaré marchandise prioritaire sur le réseau ferroviaire. A une période où la population voyage beaucoup pour célébrer en famille le Nouvel An chinois (7 février), des dizaines de milliers de passagers s'agglutinent dans la cohue aux alentours des gares dans l'espoir de pouvoir monter dans un train.