2007年11月28日水曜日

La ville sud-coréenne de Yeosu organisera l'Exposition internationale de 2012

La ville sud-coréenne de Yeosu organisera l'Exposition internationale de 2012
LE MONDE | 27.11.07 | 13h22 • Mis à jour le 27.11.07 | 13h22


Le premier ministre sud-coréen Han Duck Soo, venu défendre son pays, s'est félicité d'une élection "transparente" et a promis que la Corée "ferait tout pour mériter la confiance" du Bureau international des expositions (BIE). Soulignant l'actualité du thème retenu par Yeosu - la protection des océans et des côtes -, M. Soo a promis que son pays jouerait "un rôle actif d'intermédiaire" envers les pays en développement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le résultat du vote a été salué par des cris de joie de la délégation sud-coréenne, tandis que certains membres du projet Tanger, donné un temps favori, s'effondraient en larmes.

La Pologne a contesté l'organisation du vote, en soulignant l'afflux d'adhésions de dernière minute au BIE. Au Maroc, la déception et l'amertume dominent. Le premier ministre, Abbas El-Fassi, a exprimé sa tristesse, sitôt l'annonce du vote. "C'est une mauvaise nouvelle, une déception pour l'Afrique, le monde arabo-musulman. En élisant Tanger, (le BIE) aurait donné un coup de main pour mettre fin à la pauvreté, promouvoir les droits de l'homme et le développement de la richesse dans notre pays", a-t-il déclaré.

Un peu moins prestigieuses que les expositions universelles, les expositions internationales représentent un enjeu économique important pour le pays hôte, en termes de contrats, d'échanges et de créations d'emplois.

Elles sont organisées en alternance avec les expositions universelles qui ont lieu tous les cinq ans. Elles ont un thème précis et durent trois mois, contre six mois pour les universelles. - (AFP.)

Article paru dans l'édition du 28.11.07.

 

Les "avocats aux pieds nus" réprimés en Chine

Les "avocats aux pieds nus" réprimés en Chine
LE MONDE | 27.11.07 | 13h18 • Mis à jour le 27.11.07 | 13h19
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


Neal & Molly Jansen
Concernant les droits de l'homme en Chine, les autorités imposent le silence à une mouvance de juristes autodidactes.


La visite de Nicolas Sarkozy en Chine, dimanche 25, lundi 26 et mardi 27 novembre, intervient alors que le mouvement des droits civiques, et les "avocats aux pieds nus" qui l'animent, traverse une phase particulièrement critique. Bien que la réunion du 17e Congrès, période traditionnellement sensible, soit achevée depuis un mois, ce réseau informel de juristes, avocats et militants, qui ont entrepris de défendre, sur le terrain, des cas d'injustices en s'en référant aux lois en vigueur, n'a jamais été en si mauvaise posture.

Yang Maodong (alias Guo Feixiong), l'un des juristes qui s'étaient illustrés lors des événements de Taishi dans le Guangdong en 2005, un village dont la population avait tenté de manière non violente de révoquer par un vote un chef du village corrompu, comme la loi chinoise le permet, a été condamné à Canton, le 14 novembre, à cinq ans de prison. Son crime ? La publication "illégale" d'un livre sur une affaire de corruption à Shenyang (Nord-Est).

A Pékin, le militant Hu Jia, assigné à résidence depuis de longs mois, s'est fait rosser lorsqu'il a tenté de sortir de chez lui, le 9 novembre, pour se rendre à la clinique où sa femme, l'activiste Zeng Jinyan, accouchait. Gao Zhisheng, l'un des pionniers de la mouvance, plusieurs fois emprisonné et battu, rayé du barreau, est comme "paralysé". On l'a prévenu qu'il en allait de la survie de sa famille.

Dans la région de Shanghaï, Wu Lihong a perdu, début novembre, le seul appel auquel il avait droit dans la mascarade de procès qui a condamné cet écologiste local à quatre ans de prison pour une prétendue "fraude". Wu Lihong se battait depuis dix ans pour la préservation du lac Taihu. Son épouse a pu le voir pour la première fois vendredi 23 novembre. En revanche, Yuan Weijing, la femme de l'activiste aveugle Chen Guangcheng, embastillé dans le Shandong, n'a pas été autorisée à rendre visite à son mari depuis deux mois.

ENNEMIS DU PEUPLE

Pour les "avocats aux pieds nus", qui n'ont jamais contesté le système politique, cette mise au pas est d'autant plus cynique qu'elle s'effectue par le biais de procès manipulés. Paradoxalement, explique en substance Jean-Philippe Béja, spécialiste des mouvements politiques chinois au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), ce sont les campagnes du gouvernement en faveur du "respect des lois" qui ont encouragé ces hommes, parfois autodidactes, à entrer en action. Décidés à prendre au mot le parti, ils sont convaincus d'une convergence d'intérêts entre leur action et celle des nouveaux dirigeants - le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao -, qui proclament leur attention pour les groupes vulnérables de la société.

Depuis quelques mois, les "avocats aux pieds nus" sont ouvertement étiquetés "ennemis du peuple". On voit ressortir les accusations d'agents de l'étranger. Minjian, une publication de l'université Sun Yat-Sen à Canton qui couvrait les combats des militants et des ONG pour un lectorat confidentiel, a été fermée après trois ans d'existence. Dans une longue lettre publiée le 22 novembre sur Internet, Zhai Minglei, son fondateur, a exprimé la "pitié" qu'il ressent pour cette société civile chinoise mort-née. Parce qu'elle est tant menacée, celle-ci a besoin de soutien, comme celui dont a fait montre la chancelière allemande Angela Merkel en rencontrant, lors de sa venue à Pékin, fin août, quatre intellectuels en rupture de banc. Parmi eux figurait le journaliste Li Datong, limogé en 2006, un des observateurs les plus lucides du système.

Avant la visite de M. Sarkozy en Chine, la France a, certes, soumis aux autorités chinoises une liste de personnalités emprisonnées, qui n'a pas été rendue publique. Mais, contrat oblige, le président français a fait le choix de rencontrer essentiellement des officiels et des patrons.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 28.11.07.



Rachida Dati rencontre deux avocats chinois

Si Nicolas Sarkozy n'a pas rencontré de contestataires lors de sa visite en Chine, la ministre française de la justice, Rachida Dati, s'est entretenue, lundi 26 novembre à Pékin, avec deux avocats chinois, Mo Shaoping et Li Jinsong, défenseurs de la liberté d'expression dans un contexte de plus en plus lourd pour les militants des droits de l'homme. Ces deux avocats recevront deux des cinq prix décernés annuellement par la Commission nationale consultative des droits de l'homme, a-t-on annoncé dans l'entourage du président français. Le thème retenu cette année était "la liberté d'opinion, d'expression et d'information". Les deux avocats chinois ont été choisis pour avoir "mené des actions en faveur de la liberté d'opinion".
 
 

Devant les étudiants pékinois, Nicolas Sarkozy exalte la "croissance propre"

Devant les étudiants pékinois, Nicolas Sarkozy exalte la "croissance propre"
LE MONDE | 27.11.07 | 13h18
PÉKIN ENVOYÉS SPÉCIAUX

"Soyez un modèle de développement durable, pas une caricature de développement !" Poursuivant son voyage en Chine, mardi 27 novembre, Nicolas Sarkozy a profité d'un discours prononcé devant les étudiants de la prestigieuse université pékinoise de Qinghua pour adresser un nouveau message fort à la Chine, qui sera bientôt la nation la plus polluante de la planète.


Au lendemain de la signature avec son homologue, Hu Jintao, d'une déclaration conjointe sur la lutte contre les changements climatiques, le président de la République a exhorté les Chinois à investir pour réduire les émissions de gaz liées à leur croissance économique et à s'orienter vers un modèle de développement durable : "Nous ne disons pas à la Chine : ayez moins de croissance. Nous disons : ayez plus de croissance mais propre..."

Le chef de l'Etat a de nouveau insisté, comme il le fait depuis le début de sa visite, sur la notion de "partenariat" avec une Chine qui doit prendre ses "responsabilités" de manière à prolonger avec elle une relation "gagnant-gagnant". Dans cette optique, même si M. Sarkozy affirme qu'en matière de dégradation de l'environnement et d'industrialisation aveugle son "pays a commis des erreurs, il n'y a pas de raison que vous commettiez les mêmes erreurs", demandant aux Chinois de se "préoccuper de ce qui se passe au-delà de (leurs) frontières". "Comme vous êtes plus grands et plus puissants, vous devez prendre plus de responsabilités que les autres", a-t-il lancé.

Devant une salle de jeunes qui l'ont applaudi à tout rompre à son arrivée, Nicolas Sarkozy a autant manié le compliment sur la "Chine éternelle" et les qualités dont elle a su faire preuve au cours de son histoire, qu'il a su agiter la menace du carton rouge au cas où la République populaire refuse de jouer le jeu d'un effort mondial, car, dit-il, la pollution ne connaît "pas de frontières".

Le chef de l'Etat a ainsi prévenu qu'il "défendrait le principe d'une taxe de compensation carbone aux frontières de l'Union européenne à l'égard des pays qui ne se doteraient pas de règles contraignantes de réduction de gaz à effet de serre. Chers amis de la Chine, ce ne serait pas juste que les producteurs européens soient sanctionnés, que le travail en Europe soit pénalisé et découragé uniquement parce que les engagements pris par l'UE pour lutter contre les changements climatiques resteraient unilatéraux".

Au passage, et après avoir évoqué le fait qu'en Chine aussi l'opinion publique proteste contre l'environnement dégradé, il a glissé devant les étudiants d'un pays où l'impunité des dirigeants est la règle que, lui, est le "chef de l'Etat d'un pays démocratique où les responsables doivent rendre des comptes".

Pour M. Sarkozy, en tout cas, les Chinois ont désormais les moyens d'une politique soucieuse de l'environnement : "Vous savez. Vous pouvez. Maintenant dites au monde que vous voulez !"

Natalie Nougayrède et Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 28.11.07.

 

 

Nicolas Sarkozy demande à la Chine "d'accélérer l'appréciation de sa monnaie"

Nicolas Sarkozy demande à la Chine "d'accélérer l'appréciation de sa monnaie"
LEMONDE.FR avec Reuters | 26.11.07 | 14h31 • Mis à jour le 26.11.07 | 14h33


AFP/ERIC FEFERBERG
"Il faut arriver à des taux de change harmonieux et justes qui bénéficieront à l'économie mondiale", a déclaré le président français, à l'issue de la signature d'environ 20 milliards d'euros de contrats.


Nicolas Sarkozy a bousculé, lundi 26 novembre, le cadre formel des visites d'Etat à Pékin, en rappelant publiquement la Chine à ses devoirs de grande puissance, notamment en matière monétaire. "Il faut arriver à des taux de change harmonieux et justes qui bénéficieront à l'économie mondiale", a ainsi déclaré le président français, à l'issue de la signature d'environ 20 milliards d'euros de contrats entre des entreprises françaises et la Chine, dans le cadre massif du Grand Palais du Peuple.

"Ceci implique, dans l'intérêt même de la Chine, d'accélérer l'appréciation de sa monnaie vis-à-vis de l'euro." Le président chinois Hu Jintao s'est déclaré prêt à discuter de la valeur du yuan, a affirmé le porte-parole de l'Elysée. "Il a dit qu'il était disposé à avoir un dialogue approfondi à haut niveau sur ce sujet (...) ce qui est vraiment une grande première", a expliqué David Martinon à des journalistes.

"COOPÉRATION PLUTÔT QU'AFFRONTEMENT STÉRILE"

Le président français a réaffirmé qu'il souhaitait en outre le développement de relations "harmonieuses" dans des domaines comme la sécurité des investissements, la sûreté des produits, le respect de la propriété intellectuelle et la lutte contre la contrefaçon. "Nous allons faire de ces questions des thèmes de coopération plutôt que d'affrontement stérile", a-t-il dit. Il a émis l'espoir que des "progrès concrets" soient faits dans la recherche de "solutions amiables" dans les contentieux opposant les groupes français Danone et Schneider à leurs associés chinois sur des questions de propriété intellectuelle. Le président chinois Hu Jintao, assis à quelques mètres de lui, est resté impassible, le regard fixe.

Aucune réaction non plus quand Nicolas Sarkozy a évoqué la situation des droits de l'homme en Chine. "J'ai relevé les progrès depuis 30 ans dans ce domaine et rappelé l'attachement de la France à des progrès supplémentaires, en particulier pour l'Etat de droit dans le domaine judiciaire, l'activité des journalistes et la peine de mort", a déclaré le président français. Le protocole chinois ne prévoyait pas de conférence de presse mais deux déclarations successives des présidents français et chinois, après deux heures d'entretiens et la cérémonie de signature des contrats.

 
 

2007年11月26日月曜日

Nicolas Sarkozy a entamé sa visite en Chine par une escale culturelle

Nicolas Sarkozy a entamé sa visite en Chine par une escale culturelle
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 25.11.07 | 12h22 • Mis à jour le 25.11.07 | 15h04

REUTERS/PHILIPPE WOJAZER
Nicolas Sarkozy devantdes soldats de terre au mausolée du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, dimanche 25 novembre?


Le président français, Nicolas Sarkozy, est arrivé dimanche 25 novembre à Xian, ancienne capitale impériale et première étape de sa visite d'Etat de trois jours en Chine.

Il y est resté seulement trois heures et demie, durant lesquelles il a visité deux des trésors de la civilisation chinoise. Le premier, le mausolée du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi (259-221 av. JC), est célèbre pour son armée de 8 000 soldats et chevaux de terre cuite. Le second, la sépulture de Liu Qi, quatrième empereur de la dynastie Han mort vers 141 av. JC, est riche d'innombrables figurines de terre cuite (hommes, femmes, oeunuques et animaux), qui constituent un véritable document en trois dimensions de la vie à la cour impériale.

Aux côtés de Nicolas Sarkozy, se trouvaient notamment sa mère Andrée et l'un de ses fils, Pierre.

Il devait ensuite gagner Pékin pour un premier entretien avec le président Hu Jintao en dîner restreint. Lundi, Nicolas Sarkozy et Hu Jintao présideront la signature d'importants contrats, qui pourrait s'élever à quelque 20 milliards de dollars.

 

A Pékin, Nicolas Sarkozy plaide pour une réévaluation du yuan

A Pékin, Nicolas Sarkozy plaide pour une réévaluation du yuan
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.11.07 | 15h03 • Mis à jour le 26.11.07 | 05h46

REUTERS/POOL
Le président chisois Hu Jintao a accueilli, le 25 novembre, Nicolas Sarkozy à son arrivée à Pékin.

REUTERS/PHILIPPE WOJAZER
Nicolas Sarkozy, le 25 novembre à Pékin, devant la Chambre de commerce française en Chine.


Arrivé dimanche 25 novembre à Pékin pour un voyage de trois jours, Nicolas Sarkozy a entamé son séjour par une visite à la Chambre de commerce française en Chine. Dans un discours devant des responsables d'entreprises françaises, le chef de l'Etat a appelé la Chine à "prendre toute sa part" dans la résolution des grandes questions internationales, sur les dossiers diplomatiques ou les sujets économiques comme le yuan.

"Je pense à la Birmanie où j'ai demandé à la Chine de s'engager vigoureusement (...) Nous avons besoin de la Chine au sujet de l'Iran, du Darfour, de la Corée du Nord. Nous avons besoin de la Chine pour trouver des solutions aux problèmes globaux", a-t-il déclaré. "La Chine joue désormais un rôle essentiel sur la scène économique mondiale (...) Par sa seule existence, elle modifie les équilibres mondiaux", a-t-il souligné. "Cela implique des droits mais aussi des responsabilités, c'est-à-dire des devoirs", a-t-il ajouté, citant également "le yuan" au nombre des "grandes questions" sur lesquelles la Chine doit agir.

"ENTRE AMIS, ON A LE DEVOIR D'EN PARLER"

Le président de la République a en effet réaffirmé qu'il souhaitait une réévaluation du yuan. "Un grand pays doit avoir une monnaie forte. Je souhaite les convaincre [les Chinois] que l'harmonie mondiale à laquelle la Chine est particulièrement attachée doit se traduire par un équilibre juste entre les grandes monnaies, qu'il s'agisse du dollar, de l'euro, du yen ou du yuan, a-t-il déclaré. La Chine a un rôle à jouer en concertation avec les autres acteurs pour ne pas laisser s'accumuler les déséquilibres jusqu'au point où nous ne saurons plus en sortir." La Chine est accusée de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas pour soutenir ses exportations et sa très vigoureuse croissance économique, ce qui lui procure un avantage compétitif supplémentaire par rapport aux Européens déjà pénalisés par la hausse de l'euro.

"Entre amis, entre partenaires, on a le devoir d'en parler", a ajouté M. Sarkozy, à propos d'un sujet qu'il devrait évoquer avec les dirigeants chinois lundi. Autre sujet qu'il devrait aborder lundi : celui de l'environnement. Dimanche, il a souligné que "la croissance chinoise ne doit pas et ne peut pas se faire au prix d'une dégradation de l'environnement mondial, de l'épuisement des ressources naturelles, d'un réchauffement accéléré de la planète".

 

La France a signé une série de contrats avec la Chine pour près de 20 milliards d'euros

La France a signé une série de contrats avec la Chine pour près de 20 milliards d'euros
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 26.11.07 | 05h40 • Mis à jour le 26.11.07 | 08h04

La Chine et la France ont signé, lundi 26 novembre à Pékin, pour environ 20 milliards d'euros de contrats commerciaux.

Le plus important concerne la vente de 160 appareils par Airbus, principalement de la famille A320, pour près de 12 milliards d'euros. Pékin a parallèlement accepté de prendre une participation de 5 % dans le développement de l'A350. Le projet, qui représente un investissement de 10 milliards de dollars, vise à concurrencer le Boeing 787 Dreamliner.

Dans le nucléaire, Areva a vendu à la Chine deux réacteurs EPR, ainsi que du combustible nécessaire à leur fonctionnement, pour un montant total de 8 milliards d'euros. "Nous allons signer tout à l'heure un contrat de huit milliards d'euros, part française, qui comporte la fourniture de deux lots nucléaires EPR de troisième génération (et) l'ensemble du combustible leur permettant de fonctionner jusqu'en 2026", a indiqué Anne Lauvergeon, PDG du groupe français. Elle a précisé que ce contrat serait libellé en euros et non en dollars.

Le groupe français d'électricité EDF va prendre environ 30 % du capital d'une co-entreprise, avec son partenaire chinois CGNPC, qui exploitera des centrales nucléaires en Chine.

La France et la Chine ont également convenu d'étudier la possibilité d'une coopération dans le domaine du recyclage nucléaire, avec la création d'une usine évaluée à 15 milliards d'euros, a affirmé le président français Nicolas Sarkozy.

D'autres contrats ont été conclus concernant notamment le géant français de transport de conteneurs CMA-CGM, l'équipementier en télécoms Alcatel-Lucent (extension de réseaux GSM en province) et le laboratoire Sanofi-Aventis (construction d'une nouvelle usine de vaccins anti-grippaux).



Les principaux contrats signés en Chine

* Areva : vente de deux réacteurs EPR de 3e génération, plus la fourniture de combustible (8 milliards d'euros).
* Airbus : 110 Airbus A320, cinquante A330, pour quelque 12 milliards d'euros.
* Alcatel : équipements de télécommunication pour China Mobile (750 millions d'euros).
* Alstom : signalétique du métro de Shanghai (43 millions d'euros).
* Eurocopter : dix hélicoptères EC155 (80 millions d'euros).
* Natixis : coopération en matière d'efficacité énergétique pour limiter les émission de CO2 (19 millions d'euros).

"L'ensemble fait à peu près 20 milliards d'euros", en comptant "1,2 milliard d'euros d'investissements pour CMA-CGM (l'armateur investit sur le port de Haicang à Xiamen), de Sanofi (une usine de vaccins anti-grippe) et Uramin". (CGNPC prend 35% de la production de trois mines en Afrique, acquises par Areva lors de la prise de contrôle du producteur canadien Uramin).

Il y a également "une quinzaine de milliards d'euros de contrats potentiels en développement pour un projet d'usine de recyclage d'Areva, qui consiste à essayer de valoriser l'uranium et de limiter les déchets nucléaires sur le modèle de ce que l'on fait à La Hague". Selon M. Martinon, "c'est une décision d'engager des recherches communes". "Ces contrats devront aboutir, ils sont quasiment sûrs, à l'horizon de deux ou trois ans", a précisé l'Elysée.
(- avec AFP)

 

2007年11月19日月曜日

A Badong, survivre au barrage des Trois-Gorges

A Badong, survivre au barrage des Trois-Gorges
LE MONDE | 17.11.07 | 14h35 • Mis à jour le 17.11.07 | 14h35
Badong, envoyé spécial


REUTERS/STRINGER SHANGHAI
Barrage des Trois-Gorges le 26 juillet.

Ce qui reste de l'ancien Badong finit là, devant le fleuve où se croisent, dans un concert de cornes de brume, barges chargées à bloc et bateaux de croisière. Dans la nuit qui s'avance, le quartier est quasi désert, et ses derniers habitants glissent comme des ombres sur l'escalier qui menait autrefois à un centre-ville aujourd'hui englouti par la montée des eaux du Yangzi (fleuve Bleu). La vieille épicière assise dans l'obscurité devant sa méchante échoppe est l'une des ultimes rescapées de l'inexorable et prochaine élévation du niveau du fleuve, quand le barrage des Trois-Gorges sera achevé : "Bien sûr, il nous faudra bien partir, sourit-elle, mais on ne sait pas quand. On attend d'avoir l'assurance d'être relogés avant de vider les lieux."

Depuis 2003, quand a débuté le remplissage du réservoir formé par la gigantesque retenue d'eau de 185 m de haut sur le fleuve Bleu, plus d'un million trois cent mille personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers. Et 116 villages ont disparu, sombrant parfois avec des chefs-d'oeuvre de l'histoire plurimillénaire de l'empire du Milieu. Le niveau du fleuve est aujourd'hui plus élevé de 90 m par rapport à son étiage précédent. Il montera d'une vingtaine de mètres supplémentaires à l'automne 2008, au moment de la mise en service définitive du barrage.

Durant des années, le gouvernement a vanté les bienfaits d'un ouvrage destiné à alimenter le centre du pays en électricité, à contrôler les crues dévastatrices du fleuve qui ont coûté la vie à 300 000 personnes au XXe siècle et à assurer une navigation plus aisée.

EROSION DES SOLS

Le discours a évolué depuis : Pékin a fini par admettre que la grandeur du projet avait son revers. Au mois d'octobre, le responsable des Trois-Gorges auprès du Conseil d'Etat, Wang Xiaofeng, a dressé la liste alarmante des conséquences du barrage sur l'environnement : érosion rapide des berges, raréfaction et pollution des eaux d'un réservoir de 39 milliards de mètres cubes qui risque de devenir un égout à ciel ouvert, réduction des terres arables, etc. "On ne peut pas sacrifier notre environnement contre de prospérité à court terme", a prévenu M. Wang.

Badong, chef-lieu d'un district de 500 000 âmes, est l'exemple extrême des difficultés à venir : après l'évacuation quasi complète de l'ancienne ville, la plupart des habitants ont été relogés dans une ville nouvelle, plus en hauteur. Mais l'érosion des sols menace aujourd'hui de provoquer des glissements de terrain. Alors, pour conjurer la menace, les autorités de Badong songeraient à prendre une douloureuse décision : déplacer la nouvelle ville plus haut sur les flancs de la montagne... Les habitants devraient être relogés dans la toute nouvelle Badong, une "troisième ville", un quartier plus moderne qui a commencé d'être érigé il y a une dizaine d'années et aligne, sur sa grand-rue, hôtels, restaurants et boutiques de mode qui ont pour nom Chic parisien (en français) ou Marvellous.

"VRAIMENT DANGEREUX ?"

Dans la "seconde ville", certains admettent être au courant de la rumeur d'un plan de déménagement, mais sans savoir au juste ce que l'avenir leur réserve. La jeune patronne d'un restaurant spécialisé dans les soupes de nouilles dit qu'"on avait parlé d'une évacuation en 2008 mais, en fait, on ne sait rien de plus". Elle ajoute, fronçant le sourcil, soudain inquiète : "Vous pensez que ces glissements de terrain sont vraiment dangereux ?" Difficile de répondre : contactés au téléphone, les responsables locaux ont refusé de répondre à nos questions.

Accoudés à un muret dominant le fleuve un peu en hauteur de ce qui reste de la vieille ville, monsieur Wu et son épouse discutent avec animation. M. Wu n'a rien, en soi, contre le barrage des Trois-Gorges. Mais ce qui le met en colère, et il ponctue ses dires de grandes claques du plat de la main sur sa paume droite, c'est que "le deuxième déplacement ne va profiter qu'aux riches qui ont les moyens de se payer de nouveaux appartements" dans la toute nouvelle ville. Sans compter, ajoute-t-il en répétant la vieille antienne des "déplacés des Trois-Gorges", que "les fonctionnaires du district s'en sont mis plein les poches".
ADVERSAIRES D'UNE DES PLUS "GRANDES ÉTAPES DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ"

Il fait le geste de remplir les siennes en y enfouissant les mains. "Le gouvernement local a reçu 200 millions de yuans 20 millions d'euros pour lutter contre les glissements de terrain", soutient-il. "Mais on ne sait pas comment cet argent a été dépensé. Même chose pour les sommes attribuées aux relogés pour la construction de nouvelles maisons", conclut-il avec une grimace de dégoût.

Sur le plan écologique, Pékin aurait pu écouter plus tôt l'avis de ses experts : une quinzaine d'années avant le début de la construction du projet des Trois-Gorges, en 1994, un rapport officiel avait avancé que "les aspects négatifs de la réalisation outrepassaient les aspects positifs". A la fin des années 1980, le projet fut suspendu. Mais après le tour de vis politique général consécutif à la répression du mouvement de Tiananmen, le premier ministre de l'époque, Li Peng, le remit sur les rails. Soumis peu après au vote des députés de l'Assemblée nationale populaire, le Parlement chinois, l'adoption du projet ne fit, pour une fois, pas l'unanimité : près d'un tiers des législateurs vota "non" ou s'abstint. Et le gouvernement donne aujourd'hui en partie raison aux sceptiques et aux adversaires d'une des plus "grandes étapes de l'histoire de l'humanité", ainsi que l'avait claironné l'ancien président Jiang Zemin.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 18.11.07.

 

2007年11月10日土曜日

A Macao, le procès pour corruption d'un ex-ministre illustre les dérives d'une économie dopée par les casinos

A Macao, le procès pour corruption d'un ex-ministre illustre les dérives d'une économie dopée par les casinos
LE MONDE | 08.11.07 | 15h16 • Mis à jour le 08.11.07 | 15h16
HONGKONG CORRESPONDANCE

Il a fallu cinq longues heures au juge chargé du dossier pour lire la liste des 76 chefs d'accusation portés contre Ao Man-long, l'ancien ministre des transports et travaux publics de Macao, ex-colonie portugaise rétrocédée à la République populaire de Chine en 1999. Ce procès, qui va durer plus d'un mois, s'est ouvert sous haute surveillance, lundi 5 novembre, à la cour de première instance de Macao. Le dernier procès comparable dans la petite ville de Macao, située à proximité de Hongkong, remonte à 1999 quand "Dent cassée", un célèbre chef de gang, avait été condamné à quinze ans de prison.

Parallèlement aux accusations de corruption, de blanchiment d'argent et d'abus de biens sociaux, liés à des contrats de travaux publics et à des grands chantiers privés, ont été mentionnés des sociétés-écrans, aux Caraïbes et dans les îles anglo-normandes, des placements immobiliers à Macao et à Londres, un diamant de marque offert à une secrétaire et des coffres de banques bourrés de billets d'origine douteuse. Un coffre au nom de la mère, décédée, de l'accusé aurait ainsi contenu l'équivalent en diverses monnaies de 5,6 millions d'euros. Selon le procureur, Ao Man-long aurait exigé une part de 3 % à 10 % sur 41 projets d'infrastructure dont le pont Sai Van, le nouveau stade de Macao et le colossal hôtel de jeux et de villégiature The Venetian qui a, à lui seul, coûté plus de 1,5 milliard d'euros.

Depuis la décision, il y a cinq ans, d'ouvrir le marché des jeux d'argent (établi légalement dans l'ancienne colonie portugaise depuis 1850, et sous monopole jusqu'en 2002), Macao a connu un boom économique sans précédent. Le nombre de casinos a décuplé et Macao a dépassé Las Vegas en volume de jeux. Placé au centre névralgique de tous ces courants financiers pendant sept ans, le ministre des travaux publics aurait donc réussi à détourner près de 100 millions de dollars américains.

Il en aurait largement fait profiter ses parents et sa fratrie. Il aurait mis femme et enfants à l'abri de poursuites judiciaires au Royaume-Uni. C'est d'ailleurs le service des fraudes britanniques qui aurait lancé l'enquête après avoir repéré des transferts suspects.

Arrêté en décembre 2006, le fonctionnaire de 50 ans, réputé pour ses manières impeccables et un grand respect de l'étiquette, encourt vingt-cinq ans de prison. "Ce n'est pas facile pour un fonctionnaire de s'ingérer dans un appel d'offres, a-t-il indiqué pour sa défense : il y a des procédures strictes à suivre". Malgré sa vieille image de cité-tripot et de QG des triades (mafias) de la zone, Macao est aujourd'hui classée quatrième ville la moins corrompue d'Asie.

Florence de Changy
Article paru dans l'édition du 09.11.07.

 

L'épargne chinoise finance l'endettement des consommateurs et de l'Etat américains

L'épargne chinoise finance l'endettement des consommateurs et de l'Etat américains
LE MONDE | 08.11.07 | 15h00 • Mis à jour le 08.11.07 | 15h00

Les pays "pauvres" sont-ils devenus les nouveaux banquiers des pays "riches" ? L'accroissement spectaculaire des réserves de change des pays asiatiques (1 400 milliards de dollars pour la seule Chine à la fin de l'année 2007, soit 955 milliards d'euros), l'accumulation de pétrodollars dans les pays du Golfe et en Russie, les remboursements anticipés des dettes de l'Argentine ou du Brésil font penser que les pays en développement financent désormais les pays industrialisés.

"Sur le plan moral, cette situation est assez choquante", juge Dominique Plihon, professeur d'économie à Paris-XIII et président du conseil scientifique de l'association Attac. La fuite des capitaux vers les pays du Nord briderait, en effet, le développement des économies émergentes qui sont loin de disposer des capitaux nécessaires pour améliorer leurs infrastructures.

Ce paradoxe n'est que partiellement vrai. Les chiffres des investissements directs étrangers publiés par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) l'attestent : les pays industrialisés ont reçu 857 milliards de dollars de capitaux en 2006, mais ils en ont exporté plus encore (1 022 milliards). Pour les pays en développement, la situation est inverse : ils ont reçu plus (379 milliards de dollars) qu'ils n'ont exporté (174 milliards).

"En fait, analyse Boris Cournède, économiste à la division des politiques économiques et monétaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le déficit de la balance courante du G7 est surtout un phénomène américain. Aux Etats-Unis, le déficit atteindra 842 milliards de dollars cette année. La nouveauté est qu'il est financé par le surplus commercial de la Chine et par celui des pays pétroliers, alors qu'autrefois, les rééquilibrages se faisaient entre pays développés."

Ce que confirme Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, lorsqu'il passe en revue les grandes zones économiques : "L'Amérique latine et l'Union européenne à quinze sont grosso modo à l'équilibre. La première devrait être déficitaire pour financer son développement, mais le traumatisme de la crise de la dette a été si fort que les pays d'Amérique latine préfèrent ne plus avoir de dettes - au risque de ralentir leur croissance - plutôt que de revivre des plans de rigueur et le chômage qui en a résulté."

M. Artus ajoute : "Les pays pétroliers enregistrent un excédent équivalent à 18 % de leur produit intérieur brut ; la Chine, un excédent de 8 % à 9 % ; l'Asie est à + 4 %. L'Inde est en déficit de - 3 % ; l'Europe centrale et orientale, de - 6 % et les Etats-Unis dépassent les - 6 %."

In fine, "nous arrivons à une situation étonnante", qui dure maintenant depuis plusieurs années, commente Xavier Musca, directeur du Trésor. Certains pays émergents, la Chine en tête, investissent massivement dans les bons du Trésor américain. En d'autres termes, la Chine finance une grande partie du déficit colossal de la première économie mondiale.

Pour le reste, elle investit désormais directement ses capitaux excédentaires dans le capital des sociétés occidentales. "D'où la création d'un fonds souverain chinois pour optimiser les placements du pays", indique Yves Zlotoswski, économiste à la Coface. Il a fait notamment parler de lui en prenant près de 10 % de Blackstone, l'un des principaux fonds d'investissement américain.

En 2007, l'excédent commercial de la République populaire devrait atteindre 220 milliards de dollars, alors que le déficit des Etats-Unis se creusera à 750 milliards.

Le déséquilibre des relations financières entre les deux économies ne manque pas d'inquiéter. "Nous sommes en présence d'une anomalie des épargnes dans ces deux pays", explique M. Artus. "La Chine épargne trop, car ses ménages mettent de côté pour compenser l'absence de protection sociale et ses entreprises, qui ne peuvent obtenir des prêts d'un système bancaire bloqué, aussi", ajoute le chef économiste de Natixis.

En revanche, aux Etats-Unis, les particuliers comme l'Etat fédéral sont habitués à vivre à crédit et n'épargnent pas assez. "Les Américains vivent très largement au-dessus de leurs moyens", insiste M. Plihon. Outre-Atlantique, l'afflux des devises en provenance de Chine ou du Golfe contribue à maintenir les taux d'intérêt à des niveaux très bas, ce qui n'encourage pas l'épargne.

Beaucoup d'économistes soulignent les effets pervers d'une croissance chinoise essentiellement tournée vers l'extérieur. Les pays du G7 estiment que l'économie tourne à plein régime grâce à la sous-évaluation du yuan, par rapport au dollar ou à l'euro.

Cette sous-évaluation "de l'ordre de 20 % à 30 %", calcule M. Plihon, favorise les exportations au détriment des importations. Mais seule une partie de la population récolte les fruits d'une croissance de plus de 11 % l'an. "Il y a les laissés-pour-compte. Entre les villes et les campagnes, les inégalités se creusent", indique M. Plihon.

En outre, cette politique monétaire génère de l'inflation qui est estimée à plus de 6 %. Et alimente des tensions sociales. Dans ce contexte, les ménages chinois investissent massivement dans l'immobilier ou en Bourse et contribuent à former des bulles spéculatives.

D'autre part, la multiplication des investissements chinois en Afrique est critiquée, car les pays industrialisés soupçonnent Pékin de tenter de s'approprier les matières premières du continent grâce à ses montagnes d'excédents.

Cette situation explique le rapport de force que les Etats-Unis cherchent à imposer à la Chine à laquelle ils ne cessent de réclamer une réévaluation du yuan, pensant que la faiblesse de la monnaie chinoise contribue à détruire des emplois chez eux.

Le G7 et le Fonds monétaire international ont joint leurs voix à celle de Washington pour demander au gouvernement chinois de réviser sa politique monétaire, le 19 octobre.

Alain Faujas et Claire Gatinois
Article paru dans l'édition du 09.11.07.