2007年6月23日土曜日

La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 3/3


La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 3/3
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La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 2/3


La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 2/3
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La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 1/3


La guerre froide - 15 de 24 - La Chine 1949 - 1972 1/3
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Alger la chinoise 2/2


Alger la chinoise (suite)
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Alger la chinoise 1/2


Alger la chinoise
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TF1 - Des Français made in China (Part 2 of 2)


TF1 - Des Français made in China (Part 2 of 2)
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TF1 - Des Français made in China (Part 1 of 2)


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Tchad, le syndrome Darfour


Tchad, le syndrome Darfour
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Civilisations - Chine 3/3


Civilisations - Chine 3/3
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Civilisations - Chine 2/3


Civilisations - Chine 2-3
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Civilisations - Chine 1/3


Civilisations - Chine 1/3
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2007年6月21日木曜日

Pékin exploite l'affaire des "ouvriers esclaves" libérés pour démontrer sa volonté de lutter contre la corruption

Pékin exploite l'affaire des "ouvriers esclaves" libérés pour démontrer sa volonté de lutter contre la corruption
LE MONDE | 20.06.07 | 15h14 • Mis à jour le 20.06.07 | 15h14
PÉKIN CORRESPONDANT

AP
Un groupe d'"ouvriers esclaves" libérés d'une briqueterie dans la province du Shanxi (Chine), le 27 mai 2007.

L'appareil de propagande du régime pékinois et les médias officiels se sont emparés avec vigueur, ces derniers jours, de l'affaire des "ouvriers esclaves" libérés, dont la télévision officielle a montré les visages émaciés, les cicatrices des mauvais traitements et les regards perdus de ces victimes de la "mafia des briqueteries".

La semaine dernière, le président Hu Jintao et son premier ministre, Wen Jiabao, sont personnellement intervenus pour que toute la lumière soit faite sur ce scandale, après qu'une opération policière de grande envergure a permis de libérer 450 "ouvriers esclaves", dont 51 enfants , certains âgés de 8 ans, dans les provinces du Shanxi (sud-ouest de Pékin) et du Henan (centre).

La collusion entre membres du Parti, autorités locales et policières, qui a permis une telle exploitation de jeunes Chinois, est dénoncée jusqu'au plus haut niveau. Le porte-parole du ministère de la sécurité publique, Wu Heping, s'est insurgé, lors d'une conférence de presse, du fait que la police locale ait, à plusieurs reprises, refusé de mener une enquête dans ces régions, alors que des parents d'adolescents disparus avaient porté plainte. "Nous allons mener des investigations, et nous sanctionnerons sévèrement ceux (parmi les policiers) qui se seraient rendus coupables de manquements à leurs devoirs", a-t-il menacé.

"HÉROS DU JOURNALISME"

L'exploitation de travailleurs dans les briqueteries, les mines privées, les petites entreprises situées dans les provinces de la Chine profonde ne date pourtant pas d'hier. Le fait que, depuis une quinzaine de jours, date de la première "libération" d'ouvriers vivant dans des conditions abominables, frappés par les sbires des mafieux, surveillés par des gardes-chiourmes avec chiens, la presse ne tarisse plus sur le sujet, en dit long sur l'embarras provoqué par l'affaire.

A l'heure des flux d'informations rapides sur Internet, le pouvoir ne peut plus totalement supprimer la publication de ce genre d'informations ; au contraire, il s'en sert dans le but de démontrer son souci de lutter contre la corruption. Et d'afficher sa volonté de promouvoir l'"harmonie sociale", mantra du régime destinée à contrer les injustices, à l'heure où la prospérité des uns tranche de plus en plus avec la pauvreté des autres.

En début de semaine, l'agence de presse Chine nouvelle a révélé que des adolescentes, âgées de 16 et de 17 ans, avaient été forcées à se prostituer, dans ces mêmes briqueteries où elles avaient également été réduites en esclavage...

Dans un commentaire publié dans la page "Débats" du quotidien anglophone China Daily, un éditorialiste loue le travail du "héros du journalisme" Fu Zhenzhong, reporter à la télévision locale du Henan, qui a été le premier à lever un coin de voile sur le scandale du travail forcé. "Nous avons besoin de journalistes d'investigation !", clame You Nuo, l'éditorialiste, qui s'inquiète du nombre de scandales de ce type restant inconnus du public. Un appel empreint d'une ironie cachée, dans un pays où des journalistes continuent de croupir en prison pour avoir osé franchir, au mauvais moment, les "lignes rouges" dessinées par le pouvoir...

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 21.06.07.

2007年6月18日月曜日

2007年6月17日日曜日

Pékin apprend les bonnes manières


Pékin apprend les bonnes manières
LE MONDE | 16.06.07 | 13h18 • Mis à jour le 16.06.07 | 13h18
PÉKIN CORRESPONDANT

Photo:
REUTERS/JASON LEE
Un homme se repose sur un banc dans la ville de Pékin.

Les Jeux olympiques (JO) de 2008 représentent pour la Chine un considérable motif de fierté nationale, le signe de l'importance accordée par le reste du monde à cet empire dont le nom chinois - le pays du Milieu - indique plus que jamais à quel point il est devenu un objet central des préoccupations de la planète.

"Sauver la face" est crucial en Asie, où chacun passe, dit-on, son temps à essayer de ne pas la perdre. Les autorités de Pékin s'attachent donc à soigner leur réputation. Il s'agit d'être digne devant les foules d'étrangers qui débarqueront, en août 2008, dans la capitale pour les XXIXes Olympiades.

Les mesures prises sont diverses, toujours dans le souci de rehausser la réputation de Pékin, à moins de cinq cents jours du début des festivités. "On va profiter des JO pour appeler la population à faire des efforts de civisme, ce qui nous permettra à l'avenir de continuer dans la bonne voie", explique Shao Ziqiang, responsable adjoint de la communication du Bureau du comité d'organisation des Jeux olympiques de Pékin (Bocog).

La priorité est de convaincre les Pékinois de bien se conduire, sous-entendu de se comporter de manière plus disciplinée. Les Beijinren (Pékinois) ont en effet une propension marquée à se bousculer sans vergogne pour grimper dans les bus bondés, à injurier l'adversaire durant les compétitions sportives et à cracher à tout bout de champ sur les trottoirs. Des campagnes ont été lancées dans l'espoir d'en terminer avec de telles pratiques susceptibles de choquer les cohortes de "long nez" et autres diables étrangers qui déferleront sur Pékin à l'été 2008.

"VEUILLEZ NE PAS CRACHER"

Même si M. Shao estime que les Pékinois ne sont pas forcément les seuls à blâmer : "A Pékin, il y a en permanence une forte population de touristes qui ne sont pas conscients de la nécessité de bien se conduire." Il ajoute, définitif, s'appuyant sur un sondage aussi mystérieux qu'improbable : "70 % des crachats sont émis par des provinciaux !"

Quelles que soient leurs origines, les cracheurs feraient mieux de déglutir s'ils veulent éviter d'être pointés du doigt par de dévoués bénévoles que l'on a vu tancer dans la rue les contrevenants le jour d'une campagne anticrachat. Dans l'arrondissement de Xicheng, un ensemble historique de rues étroites et d'anciens palais situé le long des beaux lacs de Houhai, au nord de la Cité interdite, l'une des responsables du comité de quartier nous a remis un exemplaire d'un petit sac de plastique destiné à recevoir des "crachats civilisés" : "La civilisation commence par des détails, peut-on lire sur la pochette de plastique, veuillez ne pas cracher !"

Une autre bataille s'est parallèlement déclenchée dans les bus et aux arrêts : les 11 de chaque mois ont été décrétés "jours de la file d'attente". Ces jours-là - la date a été choisie parce que le chiffre 11 peut faire penser à deux personnes faisant la queue... -, des sortes de "policiers de la politesse" veillent dans les bus à ce que les passagers embarquent en bon ordre. Selon les chiffres officiels, il y aura bientôt 4 000 fonctionnaires, contrôleurs et surveillants, chargés d'imposer la politesse aux Pékinois dans les transports en commun.

GUERRE AUX "VENTRES NUS"

Dernière et ultime bataille, qui ne semble pas avoir été couronnée de succès, la guerre aux "ventres nus" des hommes se poursuit. Les messieurs ont en effet l'habitude à Pékin de dévoiler leur estomac en remontant leurs tricots de corps sur la poitrine quand la chaleur de l'été se fait par trop insupportable. Il y a cinq ans, le Quotidien de la jeunesse de Pékin avait même lancé un concours, exhortant les passants à repérer ceux qui avaient enlevé le haut dans les hutong, les ruelles du Vieux Pékin. Interrogés sur leurs habitudes par un reporter étranger, les vieux avaient balayé ces objections, estimant qu'"être assis devant chez soi torse nu fait partie de la culture chinoise !" Aujourd'hui, on se promène encore le ventre nu le soir venu.

Parce que personne ou presque ne parle les langues étrangères dans la capitale chinoise, les policiers sont en train de recevoir, depuis sept ans, des cours de formation accélérée d'anglais. Dans l'immense centre d'entraînement national des officiers de police, situé au pied de la Grande Muraille, le commissaire Zhao Yuan, une dame d'une quarantaine d'années sanglée dans un uniforme immaculé, admet que, "pour les 46 000 policiers de Pékin, cela représente un défi, car l'environnement n'est pas propice à l'apprentissage des langues". L'objectif est pourtant que 60 % des effectifs parviennent à passer un examen d'anglais de premier niveau.

Certains officiers supérieurs ont même été envoyés à l'étranger, notamment en Grande-Bretagne et en Australie, pour perfectionner leurs connaissances. Mme Zhao précise qu'"un manuel rédigé en sept langues, dont le russe, le coréen et l'arabe, va être remis aux agents de la force publique pour leur permettre de savoir utiliser des formules de politesse minimales quand ils devront communiquer avec des étrangers".

Une visite dans les salles de classe du centre d'entraînement permet de voir de jeunes recrues s'adresser entre elles en anglais dans le cadre de jeux de rôles distribués par leurs professeurs en uniforme. Encore quatorze mois pour être à la hauteur.

"DÉSODORISER" LES TAXIS

Les taxis le seront-ils ? On peut en douter alors qu'ils sont notoirement réputés pour ne pas savoir un mot d'anglais et ignorer jusqu'au nom des hôtels cinq étoiles des grandes chaînes internationales, dont l'appellation a été sinisée ? Au siège d'une des plus importantes compagnies d'Etat de taxis de la capitale, on a pris les choses au sérieux. Wang Dongfeng, responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour l'entreprise, estime que les chauffeurs doivent se comporter comme des ambassadeurs de la ville. "Nous leur demandons de s'adresser poliment aux clients, de leur souhaiter la bienvenue, de veiller à la propreté des sièges et de désodoriser leurs véhicules", explique-t-il.

Et d'apprendre des rudiments d'anglais : en cet après-midi surchauffé, une cinquantaine de chauffeurs en uniforme bleu sont réunis dans une salle où officie l'un des leurs, improvisé professeur d'anglais. Tout le monde répète en choeur dans une ambiance plutôt dissipée : "Airport ! Madam ! Sir ! How are you ? Good Morning ! Thank you !"

Le "maître", qui nous a accueillis en affirmant qu'il était "very happy to meet you", s'esclaffe en s'efforçant de prononcer les mots. Là non plus, la bataille n'est pas près d'être gagnée.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 17.06.07.

Une réforme judiciaire fait reculer le nombre d'exécutions capitales en Chine


Une réforme judiciaire fait reculer le nombre d'exécutions capitales en Chine
LE MONDE | 15.06.07 | 14h31 • Mis à jour le 15.06.07 | 14h31
PÉKIN CORRESPONDANT

Photo:
REUTERS/CHINA DAILY
Des prisonniers surveillés par des policiers dans une prison en Chine, le 14 juin 2007.

Les tribunaux chinois devraient condamner 20 % de personnes en moins à la peine de mort cette année, prédisent des experts juridiques de la République populaire, se félicitant des conséquences d'une récente réforme judiciaire. Depuis le 1er janvier, la Cour suprême du peuple a retrouvé son rôle exclusif consistant à approuver ou à rejeter les condamnations à la peine capitale prononcées par les cours provinciales.


Les juges de ces dernières jouissaient, depuis 1981 et jusqu'à cette année, de larges pouvoirs, et leurs décisions ne pouvant être sanctionnées par d'autres instances. Il en résultait un nombre impressionnant d'erreurs judiciaires.

Dans un article publié en "une" du quotidien officiel chinois anglophone, China Daily, le porte-parole de la Cour suprême, Ni Shouming, vient d'affirmer que les cours provinciales "devront désormais faire preuve de prudence. Si un (de leurs) jugements doit être réexaminé par la Cour suprême, cela signifiera que ce jugement était mauvais et la honte en rejaillira sur la cour provinciale".

A l'heure où le débat se poursuit sur la pertinence de la peine capitale - et surtout sur l'ampleur de son utilisation - dans un pays où les abolitionnistes restent une minorité, la façon dont l'appareil de propagande du pouvoir met en lumière ces prédictions n'est pas anodine. "La modération et l'utilisation plus judicieuse de la peine capitale sont le signe des temps ; c'est un concept qui s'inscrit dans la ligne de la pratique internationale", avance l'expert en droit criminel Chen Weidong.

Le président de la Cour suprême du peuple, Xiao Yang, avait, en début d'année, demandé que les condamnations à mort soient prononcées "avec une extrême prudence", recommandant que "la peine capitale ne soit appliquée que dans un très petit nombre de cas" concernant les crimes les plus graves.

Dans le même article du China Daily, le directeur adjoint de l'institut de droit de l'Académie des sciences sociales, Chen Zexian, prédit que la Chine finira par "abolir la peine de mort", tout en admettant que "cela prend du temps pour les sociétés d'accepter la suppression de la peine capitale". Ce qui est un moyen de repousser à une date indéterminée une décision affichée comme souhaitable dans le futur, mais pas forcément dans l'immédiat.

La dévolution des pouvoirs de confirmation des condamnations à mort à la Cour suprême est un indéniable progrès, mais celle-ci ne pourra que juger en droit, pas en fait, remarque un expert des questions juridiques en Chine. Autrement dit, elle pourra "casser" un jugement pour vice de forme, estimer que les preuves réunies par le tribunal ne sont pas suffisamment convaincantes, mais elle n'aura pas le loisir d'entendre les témoins et sera simplement en mesure d'exiger que l'affaire soit rejugée.

La Chine ne publie aucun chiffre sur le nombre de personnes exécutées. En 2004, un député chinois avait, pour la première fois, émis l'hypothèse d'une dizaine de milliers d'exécutions par an. Amnesty International a, de son côté, publié une liste des 1 770 Chinois dont l'exécution avait été officiellement annoncée dans les médias en 2005, soit un chiffre bien inférieur à la réalité. En 2006, Liu Renwen, vice-directeur de l'institut de droit de l'Académie des sciences sociales, avait estimé, dans un entretien à un magazine indien, The New Kerala, que 8 000 personnes étaient exécutées tous les ans.

Les avancées sur le plan juridique ne correspondent pas à une plus grande transparence sur le plan médiatique. Un expert a ainsi recensé plusieurs centaines de cas d'exécutions rendus publics en 2006, contre seulement 15 cette année. En octobre 2006, un article publié dans la prestigieuse revue économique Cai Jin critiquait d'ailleurs ouvertement le fait que le pouvoir force désormais les journaux de restreindre leur couverture médiatique à ce propos, en imposant des règles plus contraignantes en matière de diffusion d'informations sur la peine capitale par les cours de justice.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 16.06.07.

2007年6月15日金曜日

Nouvelle offensive américaine contre la sous-évaluation du yuan

Nouvelle offensive américaine contre la sous-évaluation du yuan
LE MONDE | 13.06.07 | 16h05 • Mis à jour le 13.06.07 | 16h05

L'offensive contre la sous-évaluation du yuan chinois devrait reprendre de plus belle cette semaine aux Etats-Unis, avec un nouveau projet de loi, dévoilé mercredi 13 juin, le jour même de la publication du rapport du Trésor sur les taux de changes.

Quatre sénateurs américains comptent présenter un texte visant à pénaliser la Chine parce qu'elle maintient le yuan sous-évalué, a-t-on appris auprès de la commission des finances du Sénat.

Le texte veut "s'attaquer aux monnaies sous-évaluées, qui affectent le commerce et les intérêts économiques américains", selon un communiqué. La Chine a réagi dès mardi en affirmant qu'elle adopterait des mesures de rétorsion, sans préciser lesquelles, si une loi taxant les importations chinoises venait à passer au Congrès.

"La Chine a toujours pensé que le développement bilatéral du commerce sino-américain était dans l'intérêt des deux parties", a déclaré le porte-parole des affaires étrangères, Qin Gang.

Le projet de loi devrait être dévoilé dans la foulée du rapport semi-annuel du Trésor sur les taux de changes. Ce rapport est toujours très attendu par les pourfendeurs des taux de changes chinois qui espèrent que les Etats-Unis accuseront Pékin de manipuler le sien, mais jusqu'à présent le Trésor s'est interdit une telle critique. Ainsi, en décembre 2006, le gouvernement américain s'était contenté d'appeler Pékin à de nouvelles réformes du régime de changes.

"HANDICAP CONCURRENTIEL"

Les quatre sénateurs à l'origine du projet de loi "vont discuter des réponses nouvelles que leur loi impose quand d'autres pays, notamment la Chine, sous-évaluent de façon déloyale leur monnaie", a ajouté le communiqué. Le déficit commercial des Etats-Unis envers la Chine a atteint 232,5 milliards de dollars (175 milliards d'euros) en 2006, soit près d'un tiers du déficit total. Face à cette situation, les appels à une législation se sont multipliés, certains parlementaires appelant à imposer des droits de douane de 20 % à tous les produits chinois.

"Des taux de changes fondamentalement non conformes à la réalité faussent les marchés mondiaux et imposent un handicap concurrentiel aux industriels et aux agriculteurs américains", affirme la commission des finances du Sénat.

Certains économistes estiment que le dollar est surévalué de 40 % face au yuan. Et les discussions menées en mai à Washington entre la vice-premier ministre chinoise, Wu Yi, et le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, n'ont pas permis de régler les divergences à propos du yuan.

Le sénateur démocrate (Etat de New York) Charles Schumer a récemment affirmé que toute loi sur les taux de changes visant la Chine serait "un texte très travaillé, robuste, efficace et respectant les conditions de l'Organisation mondiale du commerce", qui "pourrait passer avec une marge suffisante pour empêcher un veto" présidentiel.

AFP
Article paru dans l'édition du 14.06.07.




Le yen à son plus bas niveau depuis fin 2002 face au dollar

Le yen est tombé, mercredi matin 13 juin, à son plus bas niveau depuis près de cinq ans face au dollar à la suite d'anticipations selon lesquelles la remontée des taux d'intérêt à long terme au Japon pourrait inciter les investisseurs nippons à investir à l'étranger. La monnaie japonaise est tombée à 122,30 yens pour 1 dollar, son cours le plus faible depuis le 13 décembre 2002. Pour le deuxième mois d'affilée, les investisseurs japonais ont acheté plus de titres étrangers qu'ils n'en ont vendu.

"Il y a (en ce moment) beaucoup de rumeurs estimant que les banques japonaises et les investisseurs institutionnels nippons vendent du yen afin de placer leurs capitaux en dehors des frontières", explique Hiroshi Yoshida, opérateur sur le marché des changes à la Shinkin Central Bank.

La veille, l'euro était passé, lui, sous le seuil de 1,32 dollar, un plus bas depuis la fin mars, en raison notamment de craintes croissantes sur le relèvement des taux d'intérêt américains. - (Bloomberg.)

Entre 200 et 300 "esclaves" libérés dans le centre de la Chine

Entre 200 et 300 "esclaves" libérés dans le centre de la Chine
LEMONDE.FR avec AFP | 15.06.07 | 12h33 • Mis à jour le 15.06.07 | 13h03

Lpolice chinoise affirme avoir libéré, jeudi 14 juin, 217 personnes, dont 29 enfants, qui étaient exploitées comme des "esclaves" dans des briqueteries des régions du Henan et du Shanxi, au centre du pays. Le quotidien China Daily, qui rapporte que ce nombre pourrait en réalité être de 379, estimé à 35 000 le nombre de policiers mobilisés dans le cadre de cette opération.

"Les ouvriers étaient recrutés et attirés par des trafiquants d'êtres humains dans les briqueteries, mais à leur arrivée ils étaient battus, affamés et forcés de travailler pendant de longues heures sans être payés", ont indiqué les services policiers, faisant état de 120 arrestations dans le cadre de cette affaire. Un responsable de la police locale, cité anonymement par l'AFP, explique qu'il est "difficile de donner le nombre des personnes portées disparues" mais qu'il estime ce nombre "probablement plus de 1 000". La police chinoise a annoncé, vendredi, être sur la trace de centaines d'autres ouvriers exploités

"Nous devons tout faire pour éradiquer le trafic humain et libérer ceux qui sont encore en captivité", a déclaré Qi Yuhai, vice-gouverneur et chef de la police du Henan. Informés de la situation, le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao ont demandé des punitions exemplaires.

PÉTITION CONTRE LA DISPARITION D'ENFANTS

Citant des sources policières, l'agence Chine nouvelle a affirmé que la police allait pousser ses investigations jusque dans le Shanxi voisin, en particulier pour vérifier les accusations d'exploitation des enfants. La mobilisation des forces de l'ordre chinoises a, en partie, été provoqué par la publication, dans les médias chinois et sur Internet, d'une pétition de 400 parents originaires du Henan affirmant que leurs enfants avaient été kidnappés par des trafiquants.
Cette nouvelle affaire de travail forcé impliquant des enfants intervient alors qu'un rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), publié dimanche, dénonçait les "abus" et "atteintes flagrantes" aux droits des travailleurs dans plusieurs usines implantées en Chine. Certaines de ces entreprises fournissent des articles, comme des sacs et des casquettes, pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008. Selon ce rapport, elles exploitent aussi des enfants.

2007年6月13日水曜日

L'Union européenne perd patience face à l'excédent commercial chinois

L'Union européenne perd patience face à l'excédent commercial chinois
LE MONDE | 12.06.07 | 15h14 • Mis à jour le 12.06.07 | 15h14
BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN

"Inacceptable" et "pas durable" : Peter Mandelson devait mettre en garde, mardi 12 juin à Bruxelles, le ministre chinois du commerce, Bo Xilai, contre le déséquilibre croissant des échanges commerciaux entre les Vingt-Sept et son pays. Tout en menaçant de durcir le ton au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le commissaire européen au commerce exige des autorités chinoises qu'elles suppriment les discriminations imposées aux entreprises européennes.

Tandis que les importations en provenance de l'empire du Milieu ont doublé entre 2002 et 2006, pour atteindre 192 milliards d'euros l'an passé, les exportations européennes vers la Chine sont restées beaucoup plus modestes, à 63 milliards d'euros.

A ce rythme, le déficit avec la quatrième puissance économique mondiale devrait atteindre 170 milliards d'euros en 2007, après 128 milliards en 2006. Soit un bond de plus de plus de 30 % en un an. Toutes régions du monde confondues, l'excédent commercial chinois a progressé de près de 73 % en glissement annuel en mai, selon des données publiées lundi : il pourrait se situer au niveau record de 300 milliards de dollars (225 milliards d'euros) d'ici à la fin de l'année.

Face à cette explosion, les relations se trouvent à "un croisement", estime M. Mandelson. Jusqu'ici, le commissaire a toujours plaidé pour le dialogue et la coopération avec une puissance émergente devenue, en l'espace d'une décennie, le premier fournisseur de l'Union. Voici deux ans, il s'était battu pour trouver une solution négociée afin de contingenter les exportations chinoises de produits textiles dans les dix catégories les plus exposées à la concurrence mondiale (pulls, soutiens-gorges, pantalons, etc.). Un accord qui arrive à terme à la fin de l'année.

LE PROTECTIONNISME DE PÉKIN

Cette politique conciliante aurait montré ses limites, à en croire les experts commerciaux bruxellois. D'après eux, les différentes mesures prises à Pékin pour calmer les exportations, et éviter la surchauffe d'une économie en hausse de plus de 11 % au premier trimestre, "n'ont pas beaucoup d'effets". Désormais, le commissaire demande donc avec plus d'insistance à Pékin "d'agir en conformité avec les engagements pris lors de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce", en 2001.

Mardi, M. Mandelson devait ainsi exiger de nouveaux progrès sur la question du respect de la propriété intellectuelle. Après la plainte déposée à l'automne 2006 par les Etats-Unis, l'Union se réserve à ce sujet la possibilité d'engager sa propre procédure au sein de l'OMC. Selon de récentes estimations, 80 % des produits contrefaits saisis aux frontières de l'Union ont été fabriqués en Chine.

Sur place, les industriels ont toujours le plus grand mal à faire respecter leurs droits, ou à toucher les royalties négociées sur les transferts de technologie. "Des efforts sont perceptibles, mais les améliorations sont lentes", déplore un haut fonctionnaire : "Les autorités centrales ne parviennent pas à faire appliquer la législation sur l'ensemble du territoire, et nous expliquent qu'elles ne pilotent pas une économie administrée !"

Les Vingt-Sept s'en prennent aussi au protectionnisme des autorités chinoises, qui entravent les projets des exportateurs et investisseurs européens. Dans le domaine des télécommunications, ils regrettent que seules six licences, sur les quelque 20 000 attribuées depuis 2001, l'aient été à des opérateurs étrangers. Dans la banque, les autorités chinoises continuent, selon Bruxelles, de limiter les participations étrangères entre 20 % et 25 % du capital d'un établissement.

"Tout est fait pour protéger l'activité domestique, en ignorant parfois les règles du marché", se plaint un expert, en mettant en avant le cas de l'acier. Les Européens s'inquiètent de la progression exponentielle de la production chinoise dans ce secteur en surcapacités, et craignent l'exportation des surplus à des prix de dumping. "La Chine doit prendre conscience que ces évolutions sont mauvaises pour son propre développement", observe M. Mandelson : faute de progrès, le déséquilibre actuel "ne fera que renforcer les inquiétudes à son égard".

Philippe Ricard
Article paru dans l'édition du 13.06.07.

Human Rights Watch dénonce la politique chinoise d'urbanisation forcée des bergers tibétains

Human Rights Watch dénonce la politique chinoise d'urbanisation forcée des bergers tibétains
LE MONDE | 12.06.07 | 16h52 • Mis à jour le 12.06.07 | 16h52
PÉKIN CORRESPONDANT

Le gouvernement chinois a forcé, depuis 2000, environ 700 000 bergers tibétains à abandonner leurs pâturages des hauts plateaux, dénonce l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), dans un rapport publié dimanche 10 juin.

S'appuyant sur des entretiens avec 150 bergers entre juillet 2004 et décembre 2006, HRW explique que cette stratégie de dépeuplement et d'urbanisation obligatoire s'inscrit dans la poursuite de la "sinisation" du Tibet depuis que le royaume du dalaï-lama a été envahi par l'Armée populaire de libération, en 1950.

Publié sous le titre : "Personne n'a le loisir de refuser" (de quitter ses terres), citation extraite d'une conversation avec l'un des bergers, le rapport fustige cette politique "qui viole les droits sociaux économiques" de ces pasteurs tibétains, sous le prétexte de "civiliser" et de "moderniser" la vie de certains de ces habitants du Toit du monde.

"Les autorités chinoises soutiennent que l'urbanisation forcée des bergers tibétains est le moyen de leur apporter le progrès, écrit le responsable pour l'Asie de HRW, Brad Adams, mais ces mêmes autorités ne se soucient pas de comprendre ce que les Tibétains veulent et traitent durement ceux qui protestent." Cette politique, appliquée de manière radicale dans plusieurs préfectures de la province du Qinghai, est aussi à l'oeuvre, affirme le rapport, dans la Région autonome du Tibet proprement dite ainsi que dans les zones de peuplement tibétain des provinces du Ganzu, du Sichuan et du Yunnan. "On détruit nos communautés et nos vies en nous empêchant de vivre sur nos terres, nous qui sommes bergers depuis des générations", remarque l'un d'eux.

Pour les autorités, il s'agit de reloger ces bergers, parfois forcés d'abattre leur cheptel, dans les tristes "colonies" alignant leur déprimante architecture aux abords des bourgs du haut plateau.

S'inscrivant dans la politique de développement du Grand Ouest chinois, cette stratégie a été justifiée il y a deux ans par un haut responsable comme "le moyen le plus efficace de restaurer les terres dans leur état originel". Les autorités mettent en effet en avant leur souci écologique et soutiennent qu'il est nécessaire de créer des no man's land et de reboiser afin d'éviter, notamment dans le secteur des "trois rivières" de la province du Qinghai, l'érosion des sols, la déforestation jouant un rôle dans les inondations qui frappent régulièrement les provinces situées en aval.

Le rapport de HRW admet que la Chine a toutes les raisons de se soucier de la protection de l'environnement mais redoute que, dans le cas des quelque 2,5 millions des bergers des hauts plateaux, il s'agisse plus de "détruire la culture tibétaine et (d')assimiler de force les Tibétains dans la société chinoise".

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 13.06.07.

2007年6月12日火曜日

L'excédent commercial chinois en hausse de près de 73 % en mai


L'excédent commercial chinois en hausse de près de 73 % en mai
LEMONDE.FR avec AFP | 11.06.07 | 18h34 • Mis à jour le 11.06.07 | 18h34

Photo:
AFP/PRAKASH SINGH
Le ministre du commerce chinois Bo Xilai.

L'excédent commercial chinois a progressé de près de 72,69 % en glissement annuel pour atteindre 22,45 milliards de dollars au mois de mai, selon les chiffres du commerce extérieur publiés lundi par l'administration des Douanes. Entre janvier et mai, il dépasse désormais 85,7 milliards de dollars, soit une hausse de quelque 83 % par rapport à la période correspondante de 2006.

L'écart se creuse entre les importations et les exportations (+ 1,9 point par rapport à avril, à 94,05 milliards de dollars) et les importations (+ 2,2 points par rapport à avril, à 71,6 milliards de dollars). Après un surplus de 177,47 milliards de dollars en 2006, de récentes études d'instituts ou d'organismes officiels tablent désormais sur un surplus de 250 milliards, voire 300 milliards de dollars.

UNE TROP FORTE HAUSSE

Soucieux d'éviter des dissensions avec ses partenaires commerciaux, le gouvernement chinois cherche à endiguer cette progression. Il s'inquiète de voir l'excédent alimenter les énormes réserves de change du pays, devenues les premières au monde et favoriser une liquidité excessive. Or, si la Banque centrale perdait la bataille du contrôle de la liquidité "investissements, inflation et marchés financiers pourraient monter à des niveaux insoutenables", affirme Mark Williams de l'institut Capital Economics.

Ces derniers mois, Pékin a pris une série de mesures pour encourager les importations et à l'inverse supprimer certains rabais incitatifs à l'export. "Vu le nombre de mesures gouvernementales, une telle hausse des exportations est un peu surprenante", a commenté Qi Jingmei, une économiste d'un centre dépendant de la Commission nationale pour la réforme et le développement. Mais selon elle, la hausse était "aussi quelque peu inévitable", les exportateurs de certains secteurs se précipitant en mai pour acheminer leurs marchandises avant la suppression de rabais de taxes à l'exportation le 1er juin.

Le textile chinois prêt à déferler de nouveau sur l'UE


Le textile chinois prêt à déferler de nouveau sur l'UE
LE MONDE | 09.06.07 | 14h23 • Mis à jour le 09.06.07 | 14h23

Photo:
L'Union européenne présente une série de propositions au sujet des textiles chinois bloqués dans les douanes européennes.

Deux ans après la réintroduction des quotas sur le textile chinois, instauré le 10 juin 2005 par l'Union européenne (UE), les exportations vers les vingt-sept Etats membres ont connu un sérieux coup de frein. Elles avaient augmenté de 47 % en 2005, dans le secteur de l'habillement. Elles ont "seulement" progressé de 11 % en 2006.

Ces contingents, qui portent sur dix articles précis (robes, pantalons, tee-shirts...) - leurs volumes exportés ne peuvent excéder de 8 % à 12 % ceux atteints au cours des douze mois précédents - ont donc pleinement joué leur rôle : contenir l'invasion de produits chinois après un premier démantèlement des quotas qui était survenu le 1er janvier 2005. A cette époque, les industriels du textile et de l'habillement, et plusieurs pays, dont la France et l'Italie, avaient réclamé la réinstauration temporaire de quotas face à cette déferlante.

Cet accord signé entre Peter Mandelson, le commissaire européen au commerce, et son homologue chinois Bo Xilai a conduit donneurs d'ordres et distributeurs à se fournir dans d'autres pays d'Asie. " Ils n'ont plus mis leurs oeufs dans le même panier", résume François-Marie Grau, délégué adjoint de l'Union française des industries de l'habillement (UFIH).

Les donneurs d'ordres ont en effet ouvert des usines dans différents pays afin d'éviter de dépendre d'un seul Etat qui serait confronté à une crise politique, voire à une épidémie. Et cette stratégie de diversification du "sourcing" leur a permis, aussi, de mieux valoriser les savoir-faire des différents pays.

Du coup, si les exportations asiatiques vers l'UE continuent de progresser au même rythme (+ 17 % en 2005, + 16 % en 2006), elles se ventilent de façon différente à l'intérieur de la zone. Les grands gagnants des importations françaises en 2006 ont donc été le Vietnam (+ 58 %) ou encore Hongkong (+ 47 %, contre - 13 % en 2005). Certains donneurs d'ordres ont même effectué "un détournement de quotas" en continuant à produire en Chine continentale, mais en se servant d'Hongkong comme base d'exportation, la ville n'étant pas concernée par les contingents.

"Finalement, la baisse des exportations chinoises a été largement compensée par les autres pays d'Asie", commente Gildas Minvielle, responsable de l'Observatoire économique à l'Institut français de la mode (IFM), qui parle de "système de vase communicant".

"UN SURSIS" POUR LE MAGHREB

Dans le même temps, les quotas chinois ont permis d'épargner les fournisseurs traditionnels de l'UE, comme les pays du pourtour méditerranéen ou d'Europe de l'Est, qui ont regagné quelques parts de marché. Le Maroc a vu ses exportations d'habillement passer de - 7 % en 2005 à + 5 % en 2006. Celles de l'Egypte ont explosé, de - 3 % à + 14 %. Idem dans les Balkans : les exportations bulgares, qui progressaient de 2 % en 2005, ont bondi de 11 % en 2006.

"Ces quotas nous ont permis d'avoir un répit, une sorte de sursis pour mieux évoluer", constate Néjib Karafi, directeur général du Centre technique du textile de Tunisie. Les pays du Maghreb en ont profité pour faire plus de valeur ajoutée en promouvant par exemple le textile technique ou en créant des collections plus haut de gamme. "Nous ne voulons pas seulement être de simples sous-traitants, ajoute M. Karafi. Nous avons dû monter en gamme en confectionnant des articles avec une forte valeur ajoutée."

Pour contrer la déferlante asiatique, ils ont, entre autre, développé le "fast-fashion", qui permet de répondre rapidement aux changements de tendance de la mode, en produisant notamment de petites séries. Par ailleurs, selon la Fédération du prêt-à-porter féminin, le Maroc et la Tunisie ont tiré partie ces derniers mois "du retour en vogue du jean".

Mais ces quotas, selon M. Grau, ont fait aussi prendre conscience aux Chinois "à quel point leurs productions étaient trop bas de gamme". Xiaoguang Liu, responsable de la Chambre de commerce de la province du Jiangsu, explique ainsi que "certains fabricants chinois prennent des mesures pour créer leurs propres collections". "Ils font un pas de plus en investissant sur des technologies de pointe afin d'améliorer leurs produits, réagir et coller aux attentes des marchés internationaux", ajoute-t-il.

Aussi, malgré la réinstauration des quotas, les importations françaises en provenance de Chine ont dépassé en 2006, pour la première fois, le milliard d'euros (+ 10,2% par rapport à 2005), alors que les volumes, eux, étaient en baisse (- 3 %).

Mais les donneurs d'ordres anticipent déjà la fin des quotas, qui seront démantelés le 1er janvier 2008. "Ils rebasculent une partie de leur approvisionnement en Chine", constate M. Minvielle. Les importations françaises en provenance de Chine ont déjà progressé respectivement de 46 % et de 43 % en janvier et février par rapport aux mêmes mois de 2006.

"On observe une recomposition en Asie", explique M. Minvielle. En effet, les autres pays d'Asie qui, hier, voyaient leurs exportations vers la France s'envoler, sont aujourd'hui en perte de vitesse. La Thaïlande (- 13 %), l'Indonésie (- 23 %) ou encore le Vietnam (- 6 %) sont les principales victimes de ce retour de balancier.
M. Ks
Article paru dans l'édition du 10.06.07.

2007年6月11日月曜日

En Chine, trois journalistes licenciés pour avoir publié une publicité saluant les "courageuses mères" des victimes de Tiananmen

En Chine, trois journalistes licenciés pour avoir publié une publicité saluant les "courageuses mères" des victimes de Tiananmen
LE MONDE | 09.06.07 | 14h12 • Mis à jour le 09.06.07 | 14h12
(Pékin, correspondant)

C'était seulement une annonce payante dans un journal, mais son contenu était explosif : lundi 4 juin, le quotidien Chengdu wanbao (le soir de Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, dans le Sud-Ouest chinois) a publié un encart publicitaire rendant hommage "aux courageuses mères" des victimes de la répression du "printemps de Pékin" de 1989.

L'annonce est parue le jour même du 18e anniversaire du massacre perpétré par l'armée, et saluait ainsi l'association de ces dames qui s'obstinent encore aujourd'hui à défendre la mémoire de leurs fils ou filles tués lors de la violente répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen. Le couperet n'a pas tardé à tomber : le rédacteur en chef et deux de ses adjoints ont été limogés quelques jours plus tard, sans que l'on ait pu savoir si un responsable avait intentionnellement osé laisser passer cette rare provocation imprimée, ou si l'affaire a été le fruit d'une négligence de la part des responsables du secteur de la publicité.

Selon un quotidien de Hongkong, cité par Reporters sans frontières (RSF), la jeune employée qui avait donné son accord pour le passage de l'annonce ne savait même pas que les "événements" de Tiananmen avaient eu lieu... Une ignorance assez souvent partagée parmi la jeune génération qui n'a pas connu cette page de l'Histoire de Chine et semble souvent apolitisée à l'heure du foudroyant décollage économique. La jeune femme avait téléphoné à l'auteur de l'annonce qui lui avait affirmé avec aplomb qu'il s'agissait d'un encart rendant hommage aux mères des victimes d'un accident minier... La publicité était discrète : elle remplissait seulement une ligne du journal.

L'association des mères de Tiananmen continue encore aujourd'hui de demander au gouvernement chinois des excuses officielles et des compensations. La brutale répression du mouvement démocratique par l'armée du régime a fait, le 4 juin 1989, des centaines, voire des milliers de morts lors du déclenchement de l'assaut par l'armée autour de la célèbre place de la Porte de la paix céleste. La simple mention de ces "événements" est impossible en Chine où le sujet est le tabou politique le plus résistant à l'évolution du régime dirigé par les héritiers de Deng Xiaoping, l'ex-numéro un chinois.
Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 10.06.07.

2007年6月9日土曜日

L'économie chinoise est peu dépendante de la Bourse

L'économie chinoise est peu dépendante de la Bourse
LE MONDE | 05.06.07 | 13h51

Contrairement à ce qui s'était passé après le mini-krach du 27 février, les turbulences actuelles que traverse la Bourse de Shanghaï ne se sont pas propagées aux autres places financières.

D'abord parce que l'environnement international est plus serein qu'en début d'année : la perspective d'une récession américaine s'est éloignée. Qui plus est, le rôle de Pékin, qui, pour limiter la surchauffe et la création d'une bulle, veut accroître les taxes sur les produits boursiers, est plutôt bien perçu par les analystes. Et le marché chinois est essentiellement domestique, ne pesant que pour 7 % de la valorisation boursière mondiale. Enfin, la croissance chinoise, très liée aux exportations, est protégée des errements boursiers.

Le 28 mai, juste avant que la Bourse chinoise ne commence à baisser, Morgan Stanley avait calculé qu'un plongeon de 30 % ne coûterait que 0,2 point de croissance à la Chine. "Sur la dernière décennie, les performances des actions et de l'économie réelle apparaissent très déconnectées", constate JP Morgan.

"PRISE DE RISQUE INDIVIDUELLE LIMITÉE"
Selon les calculs de la Société générale, seuls 5 % de l'épargne chinoise sont investis en actions. Dans ce contexte, la consommation ne devrait pas trop souffrir de la chute de la Bourse shanghaïenne. D'autant que cette dernière a tellement augmenté (+ 130 % en 2006) qu'une sérieuse correction laisserait des gains aux investisseurs.

Cela dit, nombre de Chinois se sont mis à boursicoter fin 2006, attirés par l'envolée des cours. Ceux-là pourraient y perdre beaucoup. Et, "dans un pays où la notion de prise de risque individuelle est limitée", note Morgan Stanley, ils pourraient "se sentir abandonnés par le gouvernement" et nourrir une forte instabilité sociale.

Quant aux entreprises, elles se financent encore peu sur les marchés. En 2006, selon Morgan Stanley, "à peine 2 % des investissements étaient financés par la Bourse". Fin avril, ce pourcentage était monté à 5 %, mais le phénomène reste marginal. Reste à évaluer dans quelle mesure les banques peuvent être affectées par un krach boursier. Depuis la mi-2006, elles n'ont plus le droit de prêter de l'argent si celui-ci est destiné à être investi en Bourse. Dans quelle mesure cette interdiction a-t-elle été respectée ? Personne ne le sait aujourd'hui.

Virginie Malingre
Article paru dans l'édition du 06.06.07.

Parfum de krach à Shanghaï : les boursicoteurs prennent peur

Parfum de krach à Shanghaï : les boursicoteurs prennent peur
LE MONDE | 05.06.07 | 10h09 • Mis à jour le 05.06.07 | 11h49

Shanghaï (Chine), correspondant

L'écran de son ordinateur est tapissé de chiffres en vert, mais Michel Zhang voit rouge. Il a investi l'équivalent de 30000euros d'économies dans des actions à la Bourse de Shanghaï en janvier. Il y a une semaine, il avait calculé avoir réalisé un profit de 10000euros, grâce notamment à la bonne performance d'une aciérie du Shandong (Est). Mais en quelques jours, l'essentiel de ses gains est parti en fumée. Depuis son record du 29 mai, à 4 168 points, l'indice de référence de la principale place boursière chinoise a dégringolé de près de 500 points. Mardi 5 juin, la Bourse de Shanghaï a connu une nouvelle séance très heurtée, perdant jusqu'à 7 % dans la matinée avant de se reprendre in extremis (+2,63 %). La veille, elle avait plongé de 8,26 %. Comme la plupart des boursicoteurs de sa génération, le jeune shanghaïen, âgé de 33ans et cadre supérieur dans une entreprise de télécommunications, réalise toutes ses opérations en Bourse sur Internet –il laisse les salons de courtage aux désœuvrés du troisième âge ou bien aux victimes des restructurations de sociétés d'Etat, qui y passent des après-midi entières à fumer et boire du thé. Sur le logiciel que lui a fourni la société de courtage dans laquelle il a ouvert un compte, les valeurs qui apparaissent en vert sont celles qui chutent. Un slash placé à côté du titre indique qu'on ne peut plus vendre – car il n'y a plus assez d'acheteurs. Dans les foyers et les bureaux des grandes villes, l'angoisse était palpable mardi matin en Chine, même si, sur les forums Internet, circulaient aussi des propos raisonnables, destinés à prévenir la panique.

Les boursicoteurs, qui peuvent aller du cadre supérieur au gardien d'immeuble en passant par les retraités, ont continué de se précipiter pour investir leur épargne en actions chinoises –les investisseurs étrangers sont limités à un quota. Quelque 300000comptes auraient été ouverts par jour auprès des courtiers la semaine précédant le 29 mai – avec un record de 455 111 le 28 mai – et le nombre de comptes en Bourse est ainsi passé de 77 millions il y a six mois à 100 millions. Ce nombre peut être ramené à 30 millions en raison des quelque 35 millions de comptes considérés comme inactifs, et du fait que chaque investisseur ouvre deux comptes, l'un Shanghaï et l'autre Shenzhen.

RÉPERCUSSIONS POLITIQUES

L'annonce par Pékin de mesures fiscales pour rendre la spéculation boursière plus onéreuse est à l'origine du mini-krach. "Il y a d'abord eu une rumeur comme quoi la taxe sur les transactions boursières allait augmenter. Et puis un jour, à minuit, on a appris qu'elle avait été triplée. C'est cela qui a provoqué la panique", dit M. Zhang, furieux d'avoir sous-estimé la réaction des marchés. Plusieurs centaines de milliers de petits porteurs pourraient avoir perdu de l'argent ces derniers jours, et c'est leur colère et ses répercussions politiques, plus que l'impact sur l'économie, qui inquiètent les observateurs.

La performance de la Bourse reste spectaculaire : l'index composite de Shanghaï a enregistré 130 % de hausse en 2006. Le triplement de la taxe sur les transactions boursières n'est pas le premier des signaux envoyés par les autorités pour refroidir l'exubérance des marchés chinois. Il procède "d'une approche par tâtonnements", selon Qing Wang, l'analyste pour la Chine de Morgan Stanley, qui classe les investisseurs chinois en trois catégories : les novices, les naïfs, et les super-spéculateurs, sur lesquels le gouvernement tente d'agir en faisant preuve respectivement de pédagogie, de persuasion et de fermeté. C'est l'ajustement perpétuel de ce cocktail qui décidera d'une évolution saine de la Bourse chinoise – avec en corollaire, le risque que les rangs des spéculateurs gonflent à mesure que les apprentis boursicoteurs s'enhardissent. L'exercice est périlleux, comme le montre le décrochage de 4 juin, jour où l'ensemble de la presse économique chinoise avait pourtant reçu la consigne de rassurer les investisseurs par de longs papiers en premières pages. Dans un article intitulé "Une Bourse prospère a besoin de rationalité ", le China Securities News martelait qu'"il n'y a pas de raison de douter de la tendance actuelle, celle de développer les marchés de capitaux". En outre, trois nouveaux fonds d'investissements gérés en joint venture par des sociétés étrangères, dont un par la Société générale, ont été approuvés.

Pourtant, l'engouement massif pour la Bourse parmi les épargnants, qui ont peu d'alternative pour leur bas de laine, est d'autant plus dangereux que le nombre de sociétés cotées reste faible, que seule une petite partie de leur capital est en Bourse et que les normes de gouvernance restent en Chine problématiques. Dans un article récent, le magazine d'investigation économique Caijing posait la question de manipulations sur les prix de certaines valeurs cotées à Shanghaï et sur la récurrence des délits d'initiés. Ce sont ces agissements qui avaient décrédibilisé la Bourse chinoise dans les années 1990 et, sapant la confiance des investisseurs, conduit au premier krach de 2001.

Brice Pedroletti

Les attaques contre les marques étrangères se multiplient en Chine


 
Les attaques contre les marques étrangères se multiplient en Chine
LE MONDE | 06.06.07 | 13h26 • Mis à jour le 06.06.07 | 14h46
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Photo:
AFP/MARK RALSTON
Les attaques contre les marques étrangères se multiplient en Chine. Des bouteilles de lait pour enfants et des tétines, l'eau minérale Evian et des fruits de mer australiens font l'objet de campagnes de dénigrement dans les médias. Ainsi 118 tonnes d'eau minérale Evian (groupe Danone) ont été bloquées, en février 2007, en douane à Shanghaï en raison d'un taux excessif de bactéries.

Alors que Pékin se fait taper sur les doigts pour avoir laissé ses entreprises exporter du dentifrice contenant de l'antigel et de la nourriture pour animaux domestiques altérée avec de fausses protéines (Le Monde du 29 mai), c'est au tour des marques étrangères en Chine de sentir le vent du boulet.

Dans ce qui pourrait avoir toutes les apparences d'une riposte, la presse chinoise faisait état, vendredi 1er juin, d'un test de qualité, dans le Fujian (sud-est du pays), ayant révélé qu'un quart des bouteilles de lait pour enfants et des tétines importées n'étaient pas conformes à la réglementation chinoise. "Croyez-vous que les marques étrangères sont synonymes de haute qualité ?", interroge le rapport.

Le 30 mai, la télévision centrale annonçait que 30 tonnes de fruits de mer importés d'Australie contenaient un niveau trop élevé en cadmium et en plomb. Quelques jours plus tôt, la presse chinoise révélait que 118 tonnes d'eau minérale Evian (groupe Danone) avaient été bloquées, en février, en douane à Shanghaï en raison d'un taux excessif de bactéries. Sur Internet, des consommateurs moquèrent le fait que l'eau la plus chère de Chine n'était même pas propre à la consommation.

Ce qui n'est peut-être pas sans rapport, Danone connaît un sérieux différend avec son partenaire local Wahaha, premier fabricant chinois de boissons dont il détient 51 %. A tel point que le groupe français a déposé plainte aux Etats-Unis contre des entreprises liées au patron de Wahaha, Zong Qinghou.

Sur Evian, Danone met en avant les différences entre les normes chinoises et internationales. "Les normes chinoises se fondent sur des eaux traitées et non sur les eaux minérales naturelles, telles que définies par la réglementation de l'Organisation mondiale de la santé. Or l'eau chinoise est traitée et n'a pas les bactéries des eaux minérales naturelles, riches d'une flore naturelle issue de la filtration", indique une porte-parole du groupe.

A Shanghaï chez Ogilvy, le groupe américain qui gère la communication de Danone en Chine, on admet qu'"il y a eu beaucoup d'incidents impliquant des marques étrangères en Chine depuis un an et demi".

Les nombreux spécialistes des relations publiques établis à Shanghaï ont l'habitude de jouer les pompiers quand leurs clients ont maille à partir avec l'opinion chinoise. En septembre 2006, SK-II, une marque de cosmétiques japonaise appartenant à Procter & Gamble, fut l'objet d'une virulente campagne de dénigrement après que les autorités eurent détecté dans ses produits du chrome et du néodyme.

CONSOMMATEURS EXIGEANTS

Les clientes en colère firent le siège des comptoirs de la marque dans les grands magasins pour se faire rembourser, et SK-II dut fermer ses points de vente. La marque se réinstalle peu à peu en Chine depuis décembre 2006, les autorités ayant admis que la présence de ces substances à l'état de traces était commune dans les cosmétiques et ne présentait pas de risques.

En 2005, une inspection du lait en poudre Nestlé pour bébés révéla que ce produit avait un taux en iode supérieur à celui autorisé par les normes chinoises. Cette mauvaise publicité intervenait quelques mois après la mort de nourrissons empoisonnés par un lait en poudre local, et Nestlé, qui a d'abord très mal réagi aux accusations de la presse chinoise, dut s'excuser.

Pour les spécialistes en marketing, le consommateur chinois est d'autant plus exigeant avec les marques étrangères qu'il s'attend à ce qu'elles soient infaillibles : la publicité met en avant l'expérience des grandes marques, et leur prix est souvent supérieur aux produits locaux.

Il y a quelques jours, c'est la photo d'une Buick tirée par deux chevaux qui circulait dans la presse : le propriétaire demandait justice au concessionnaire du véhicule. En mars, celle d'une Citroën à l'avant cabossé fut diffusée par son conducteur dans la presse lors de la journée des "droits du consommateur". PSA Peugeot-Citroën a pu toutefois désamorcer cette mini crise après avoir découvert que le propriétaire avait, sans le savoir, fait monter des phares de contrefaçon, lesquels avaient explosé.

La mise au pilori des marques étrangères n'est pas tant le résultat d'une vendetta pilotée d'en haut que d'une combinaison de facteurs : "La Chine a montré une telle capacité d'ouverture qu'il y a un effet de contrepoids. Mais donner l'image de tactiques protectionnistes serait simplificateur", analyse Marie-Chantal Piques, spécialiste des biens de consommation à la Mission économique de Shanghaï.

"Vous avez des bureaucrates qui regardent de plus en plus près, parce qu'il y a une grande attention portée à la consommation. Ils sont sûrs de trouver quelque chose car les réglementations sont souvent contradictoires, poursuit Mme Piques. Après, on ne peut plus les arrêter, et ça ne déplaît pas en haut lieu. Il n'est pourtant pas rare que les réglementations soient alors modifiées."

L'exaspération vis-à-vis des donneurs de leçons étrangers fait le reste.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 07.06.07.