La Chine et la Russie bloquent à l'ONU un projet de sanctions contre le Zimbabwe
La Russie et la Chine ont infligé un revers diplomatique aux puissances occidentales, vendredi 11 juillet, en opposant leur veto à un projet de résolution destiné à sanctionner le Zimbabwe et son président, Robert Mugabe, accusé d'avoir persécuté l'opposition et truqué le scrutin pour se faire réélire le 27 juin. Le projet de texte, rédigé par les Etats-Unis, prévoyait un embargo sur les armes à destination d'Harare et le gel des avoirs de quatorze hauts responsables zimbabwéens, dont le président, qui auraient aussi été interdits de déplacement à l'étranger.
En dépit du soutien de neuf des quinze membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Croatie, Costa Rica, Panama, Burkina Faso), la résolution a donc été bloquée par Moscou et Pékin. Russes et Chinois jugent que la crise zimbabwéenne est une affaire interne, qui ne menace pas la paix internationale et ne relève donc pas du Conseil de sécurité. Ils avaient opposé leur veto, le 12 janvier 2007, à une résolution sur les droits de l'homme en Birmanie pour les mêmes raisons.
L'Afrique du Sud, le Vietnam et la Libye ont également voté contre la résolution, alors que l'Indonésie s'est abstenue. Ces pays estimaient que des sanctions iraient à l'encontre des objectifs affichés par l'Union africaine et risquaient de perturber la reprise du dialogue entre Harare et l'opposition zimbabwéenne, entamée timidement, jeudi, à Pretoria.
"La Russie et la Chine ont pris le parti de M.Mugabe contre le peuple zimbabwéen", a dénoncé l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad. Le diplomate américain a soulevé des doutes quant à la "fiabilité de la Russie en tant que partenaire du G8", une instance au sein de laquelle Moscou avait semblé soutenir l'idée de sanctions lors du dernier sommet. M. Khalilzad s'en est également pris au président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de la crise, qui, selon lui, travaille "main dans la main" avec le président Mugabe et a "perdu le contact avec les tendances au sein de son propre pays".
Selon l'ambassadeur britannique, John Sawers, le Conseil de sécurité a "manqué à sa responsabilité, qui est de tout faire pour empêcher qu'une tragédie nationale empire et s'étende à travers le sud de l'Afrique". "L'Union européenne réfléchit de son côté à accroître les sanctions qu'elle a prises", a prévenu le représentant français, Jean-Maurice Ripert.
Mais d'après l'ambassadeur du Zimbabwe à l'ONU, Boniface Chidyausiku, qui s'exprimait sur la BBC, "le président Mugabe est heureux de savoir que les Nations unies sont encore une organisation où existe une souveraineté égale pour chaque membre et qu'il y a des contrôles dans le système qui protègent les faibles des puissants".
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