Les émissaires du dalaï-lama ont débuté des entretiens avec les autorités chinoises
Il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux parties depuis dix mois, et la crise ouverte par les émeutes de mars et leur répression par les autorités chinoises à Lhassa, capitale de la province du Tibet : deux émissaires du dalaï-lama ont débuté des discussions à huis clos avec des responsables chinois sur la crise, dimanche 4 mai à Shenzhen (sud de la Chine), a annoncé le premier ministre du gouvernement tibétain exilé en Inde, Samdhong Rinpoche. Il a précisé que Lodi Gyari, représentant du chef spirituel des Tibétains à Washington, et Kelsang Gyaltsen, son homologue en Suisse, dépêchés en Chine," reviendront en Inde mardi ou mercredi", et que la teneur des entretiens ne sera connue "qu'après leur retour".
Cette rencontre, annoncée vendredi par le gouvernement tibétain, a lieu à trois mois de l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, alors que la Chine est accusée de violations de droits de l'homme au Tibet. Les émeutes qui ont commencé le 10 mars à Lhassa ont fait au moins 203 morts selon les Tibétains en exil, tandis que Pékin accuse des "émeutiers" d'avoir tué 18 civils et un policier. C'est sous la pression internationale, alors que le parcours de la flamme olympique à travers le monde a été émaillé de nombreux incidents entre militants pro-Tibet et pro-Chinois, que Pékin avait proposé le 25 avril de renouer le dialogue, et appelé le dalaï-lama à "mettre fin" aux violences avant les JO.
DES "SUGGESTIONS POUR APPORTER LA PAIX"
Les exilés tibétains et les autorités chinoises négocient officiellement depuis 2002, et ont "toujours maintenu le contact", y compris en mars, a reconnu le gouvernement en exil. Mais les pourparlers de Shenzhen ne seront en aucun cas "un septième cycle de négociations, juste une consultation informelle", a prévenu vendredi Samdhong Rinpoche, qui disait ne pas "nourrir de fortes attentes", mais être "heureux" de cette rencontre. Les émissaires "feront part des profondes inquiétudes de Sa Sainteté sur la manière dont les autorités chinoises gèrent la situation et feront des suggestions pour apporter la paix dans la région" du Tibet, avait précisé Thubten Samphel, porte-parole de ce gouvernement établi à Dharamsala.
Selon l'agence Chine nouvelle, Pékin a dépêché Zhu Weiqun et Sitar, deux vice-ministres du front uni du travail, un département du Parti communiste chargé des contacts avec les dirigeants religieux et les minorités ethniques.
Les derniers signaux envoyés côté chinois sont contrastés. Samedi, la presse officielle ne mentionnait pas la rencontre prévue, et continuait d'accuser le dalaï-lama et sa "clique" d'avoir fomenté les émeutes à Lhassa dans le but de saboter les JO - ce dont le chef spirituel des tibétains se défend. Dans un entretien à des médias japonais dimanche, le président chinois Hu Jintao a lui espéré que les discussions sur la crise au Tibet aboutissent à des "résultats positifs". A la veille d'une visite officielle au Japon, la deuxième de l'histoire pour un chef d'Etat chinois, il s'est aussi dit confiant dans la réussite des JO :"Je pense que les jeux seront un succès, avec un large soutien de l'étranger, y compris du peuple japonais", a-t-il déclaré selon l'agence de presse Jiji.
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