2007年10月24日水曜日

Rencontres très bien "organisées" avec des délégués du 17e congrès du PCC

Rencontres très bien "organisées" avec des délégués du 17e congrès du PCC
LE MONDE | 22.10.07 | 15h11 • Mis à jour le 22.10.07 | 15h11
PÉKIN CORRESPONDANT

C'était une innovation prometteuse : les journalistes étrangers avaient, cette année, la possibilité de demander des entretiens à certains des 2 217 délégués du 17e congrès du Parti communiste chinois, ces membres du PCC choisis pour désigner le comité central. Il suffisait d'en faire la demande sur le site d'information du congrès.

Wang Nan, la plus célèbre joueuse de ping-pong chinoise, une chanteuse d'opéra et un éleveur de pandas ont été sollicités. Le spécialiste des plantigrades n'a pas donné suite, contrairement à la pongiste et à la chanteuse.

Dans un premier temps, on prévient par téléphone que la championne de tennis de table est prête à nous recevoir au centre des médias du congrès. Mais une surprise nous attend à l'arrivée : la jeune Wang Nan est bien là, mais l'entretien personnel est en fait une conférence de presse à laquelle assiste une cinquantaine de journalistes, chinois et étrangers.

La jeune femme profite de l'occasion pour remercier le PCC pour l'avoir "habillée et nourrie toute sa vie". Son premier désir, dit-elle, avait été "d'adhérer à la Ligue des jeunes communistes". Quelqu'un lui demande ce que représente, pour elle, la prochaine tenue des Jeux olympiques à Pékin. "Oh ! ce sera une occasion pour la Chine de prouver qu'elle est la plus forte !"

Deuxième entretien, quelques jours plus tard, avec Chen Suzheng, chanteuse d'opéra traditionnel de l'île de Haïnan, au sud de la Chine. Cette fois-ci, il s'agit d'une "vraie" rencontre : la quarantaine bien mise, brushing un peu soufflé, Mme Chen arrive cependant flanquée d'une fonctionnaire du centre des médias et de deux hommes, dont l'un sort un carnet de notes et un stylo. Elle dit avoir été choisie comme déléguée, pour la première fois, parce que l'"opéra est très populaire sur l'île de Haïnan". Et elle en est très flattée parce que "cela fait vingt ans" qu'elle est au PCC.

Mais Mme Chen ouvre de grands yeux dès que l'on aborde un terrain plus politique, celui des rapports de force au sein du parti et de la sourde lutte de clans concurrents. "Vous ne m'aviez pas soumis ces questions", lâche-t-elle, crispée, devant le preneur de notes qui gratte furieusement sur son carnet.

"Mais que pensez-vous de la nouvelle génération des gens du parti ?" "Non, je ne répondrai pas !" Après un au revoir poli, la chanteuse d'opéra quitte rapidement la salle avec toute sa troupe... de surveillants.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 23.10.07.

 

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