2007年11月28日水曜日

Devant les étudiants pékinois, Nicolas Sarkozy exalte la "croissance propre"

Devant les étudiants pékinois, Nicolas Sarkozy exalte la "croissance propre"
LE MONDE | 27.11.07 | 13h18
PÉKIN ENVOYÉS SPÉCIAUX

"Soyez un modèle de développement durable, pas une caricature de développement !" Poursuivant son voyage en Chine, mardi 27 novembre, Nicolas Sarkozy a profité d'un discours prononcé devant les étudiants de la prestigieuse université pékinoise de Qinghua pour adresser un nouveau message fort à la Chine, qui sera bientôt la nation la plus polluante de la planète.


Au lendemain de la signature avec son homologue, Hu Jintao, d'une déclaration conjointe sur la lutte contre les changements climatiques, le président de la République a exhorté les Chinois à investir pour réduire les émissions de gaz liées à leur croissance économique et à s'orienter vers un modèle de développement durable : "Nous ne disons pas à la Chine : ayez moins de croissance. Nous disons : ayez plus de croissance mais propre..."

Le chef de l'Etat a de nouveau insisté, comme il le fait depuis le début de sa visite, sur la notion de "partenariat" avec une Chine qui doit prendre ses "responsabilités" de manière à prolonger avec elle une relation "gagnant-gagnant". Dans cette optique, même si M. Sarkozy affirme qu'en matière de dégradation de l'environnement et d'industrialisation aveugle son "pays a commis des erreurs, il n'y a pas de raison que vous commettiez les mêmes erreurs", demandant aux Chinois de se "préoccuper de ce qui se passe au-delà de (leurs) frontières". "Comme vous êtes plus grands et plus puissants, vous devez prendre plus de responsabilités que les autres", a-t-il lancé.

Devant une salle de jeunes qui l'ont applaudi à tout rompre à son arrivée, Nicolas Sarkozy a autant manié le compliment sur la "Chine éternelle" et les qualités dont elle a su faire preuve au cours de son histoire, qu'il a su agiter la menace du carton rouge au cas où la République populaire refuse de jouer le jeu d'un effort mondial, car, dit-il, la pollution ne connaît "pas de frontières".

Le chef de l'Etat a ainsi prévenu qu'il "défendrait le principe d'une taxe de compensation carbone aux frontières de l'Union européenne à l'égard des pays qui ne se doteraient pas de règles contraignantes de réduction de gaz à effet de serre. Chers amis de la Chine, ce ne serait pas juste que les producteurs européens soient sanctionnés, que le travail en Europe soit pénalisé et découragé uniquement parce que les engagements pris par l'UE pour lutter contre les changements climatiques resteraient unilatéraux".

Au passage, et après avoir évoqué le fait qu'en Chine aussi l'opinion publique proteste contre l'environnement dégradé, il a glissé devant les étudiants d'un pays où l'impunité des dirigeants est la règle que, lui, est le "chef de l'Etat d'un pays démocratique où les responsables doivent rendre des comptes".

Pour M. Sarkozy, en tout cas, les Chinois ont désormais les moyens d'une politique soucieuse de l'environnement : "Vous savez. Vous pouvez. Maintenant dites au monde que vous voulez !"

Natalie Nougayrède et Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 28.11.07.

 

 

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