2008年4月1日火曜日

Pékin récalcitrant à laisser s'apprécier le yuan

MONNAIES BAISSE DES EXPORTATIONS VERS LES ÉTATS-UNIS

Pékin récalcitrant à laisser s'apprécier le yuan

SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Un employé d'une filiale de la banque centrale de Chine, à Shanxi, compte des Yuans Renminbi, le 19 mars 2008. Depuis juillet 2005, le yuan s'est apprécié de 18 % face au dollar. | REUTERS/STRINGER SHANGHAI
REUTERS/STRINGER SHANGHAI
Un employé d'une filiale de la banque centrale de Chine, à Shanxi, compte des Yuans Renminbi, le 19 mars 2008. Depuis juillet 2005, le yuan s'est apprécié de 18 % face au dollar.

A 7,01 yuans pour 1 dollar mardi 1er avril, la devise chinoise s'apprête à passer sous la barre symbolique des 7 yuans pour 1 dollar. Il fallait encore 8,28 yuans pour 1 dollar en juillet 2005, soit 18 % de plus qu'aujourd'hui. A cette époque, la banque centrale chinoise avait décidé d'élargir la bande de fluctuation quotidienne de sa devise par rapport au billet vert de 0,3 % à 0,5 %.

En un an, le yuan n'a pourtant gagné qu'un peu plus de 3 % face au dollar quand l'euro et le yen s'appréciaient de près de 20 % contre la devise américaine.

Il y a quelques mois, tout portait à croire que Pékin avait pris le parti d'un yuan plus fort : fin décembre 2007, le Centre d'information de l'Etat, l'un des principaux think tanks publics, pronostiquait que la bande de fluctuation entre les deux devises doublerait en 2008, pour passer à 1 %.

Trois mois plus tard, l'aggravation de la crise des subprimes, l'impossible maîtrise de l'inflation en Chine (+ 8,7 % en février) et les réductions en cascade des taux d'intérêt américains, ont refroidi cet enthousiasme.

Cette volte-face aurait deux principales raisons. D'abord, la croissance des taux d'intérêt en Chine. Le différentiel entre les taux chinois et les taux américains ont fait resurgir le spectre du "hot money". Il s'agit de l'injection d'argent spéculatif et clandestin dans l'économie chinoise - surtout dans l'immobilier et, depuis 2007, aussi en Bourse - dans l'espoir de réaliser des gains à mesure que la devise chinoise s'apprécie, et ce malgré le contrôle des changes (le yuan reste non convertible). Ce flux d'"argent brûlant" représenterait jusqu'à 200 milliards de dollars (125 milliards d'euros) quand les investissements directs étrangers en Chine sont de l'ordre de 60 milliards.

D'autre part, les exportateurs chinois, premiers employeurs du pays, commenceraient à ressentir les effets de l'appréciation du yuan face à la devise américaine. Les exportations vers les Etats-Unis ont baissé de 5 % en février par rapport au même mois de 2007. Or les tensions sur l'emploi sont une préoccupation majeure du gouvernement chinois.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 02.04.08.
 

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