2008年2月8日金曜日

Psychose au Japon face aux raviolis importés de Chine

Psychose au Japon face aux raviolis importés de Chine
LE MONDE | 05.02.08 | 14h46 • Mis à jour le 05.02.08 | 14h46
TOKYO CORRESPONDANCE

D.R.
Photo de gyozas, une variété de raviolis importés de Chine.


Au Japon, une contamination à l'insecticide de gyozas, une variété de raviolis importés de Chine, a créé une véritable psychose.

Le 4 février, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda a fait de l'affaire une "question de sécurité nationale". Le même jour, Tokyo dépêchait en Chine quatre experts chargés notamment d'inspecter l'usine où ont été fabriqués ces gyozas.

L'affaire a débuté le 30 janvier, quand une intoxication causée par la consommation de ces gyozas surgelés a été découverte chez une dizaine de personnes. La police a décelé sur les aliments des traces de métamidophos, un insecticide souvent utilisé en Chine. Japan Tobacco Foods, importateur de ces produits, a alors décidé le retrait de l'ensemble des aliments suspects de tous les points de vente de l'archipel.

Le 1er février, l'agence de presse Kyodo estimait à 494 personnes le nombre de personnes qui s'étaient plaintes de problèmes de santé après consommation des produits incriminés.

L'USINE MISE HORS DE CAUSE

Pour autant, l'origine de la contamination des raviolis reste à établir. Initialement mise en cause, l'usine de Tianyang Food, dans la province de Hebei, semble hors de cause. Les acheteurs japonais avaient effectué une première enquête sur le site et n'avaient pas trouvé de traces de métamidophos. La direction de Tianyang affirme qu'elle n'a jamais connu de problème dans son contrôle qualité. Elle rappelle qu'elle a passé avec succès des inspections menées par des fonctionnaires du ministère japonais de l'agriculture en 2001 et 2005.

Cela n'empêche pas l'affaire de d'aggraver les craintes du Japon à l'égard des produits chinois. L'archipel importe 60 % de son alimentation au travers de règlementations très strictes, et la Chine est son deuxième fournisseur.

Dans les quartiers chinois des grandes villes japonaises, les commerçants se plaignent d'une baisse des ventes de gyozas et de nikumans, petits pains fourrés et cuits à la vapeur. Un épisode qui reflète la méfiance durable entourant les produits fabriqués en Chine, déjà incriminés dans différents faits divers tragiques, comme la centaine de morts au Panama début 2007, victimes de l'ingestion d'un sirop chinois qui contenait du diéthylène glycol.

L'affaire des gyozas intervient au moment où la Chine s'efforce de corriger l'image négative qui entoure ses produits. Les autorités multiplient les contrôles et jouent la transparence pour assurer l'avenir d'une filière et rassurer l'opinion internationale, à quelques mois des Jeux olympiques de Pékin.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 06.02.08.

 

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