2007年9月12日水曜日

La Chine devrait annoncer cette semaine le lancement de son fonds souverain

La Chine devrait annoncer cette semaine le lancement de son fonds souverain
LE MONDE | 11.09.07 | 14h50 • Mis à jour le 11.09.07 | 14h50
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

REUTERS/CHINA DAILY
Baptisé pour l'instant China Investment Co., le fonds devrait être doté initialement de 200 à 250 milliards de dollars (146 à 182 milliards d'euros).


Forte de plus de 1 000 milliards d'euros de réserves monétaires, les plus vastes de la planète, la Chine devrait annoncer cette semaine le lancement officiel de son fonds souverain, un véhicule d'investissement destiné à placer une partie de son trésor de guerre sur les marchés boursiers.

Baptisé pour l'instant China Investment Co., le fonds devrait être doté initialement de 200 à 250 milliards de dollars (146 à 182 milliards d'euros). Sa future stratégie, l'impact financier et politique que pourraient avoir des prises de participation de la Chine communiste dans de grandes entreprises occidentales stratégiques, a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois.

En mai, la Chine avait fait une entrée remarquée dans le club fermé des fonds souverains en annonçant un investissement de 3 milliards de dollars dans le fonds américain Blackstone juste avant son introduction en Bourse. La mise de fonds avait été faite par Central Huijin, une structure dépendant de la banque centrale, mais l'investissement avait été alors présenté comme le premier du futur fonds souverain chinois.

Cette entrée en matière quelque peu agressive avait provoqué des remous, notamment aux Etats-Unis, mais n'a pas manqué de susciter aussi des critiques en Chine pour des raisons très différentes. Depuis mai, l'action Blackstone a dégringolé de près de 30 % par rapport à sa valeur d'introduction en Bourse.

"NE PAS VISER TROP HAUT"

Les nouveaux dirigeants du fonds, dont son futur président Lou Jiwei, actuel secrétaire général adjoint du Conseil d'Etat, devraient privilégier une approche plus prudente. Cité par l'Asian Wall Street Journal, Wang Jianxi, un officiel chinois membre du groupe préparatoire et vice-président de Central Huijin, décrit le fonds comme "un investisseur passif" qui investira "en majorité par le truchement de gestionnaires de fonds, et non pas directement".

Dans une interview au China Securities Journal, un autre officiel chinois prévient que le fonds ne "devra pas viser trop haut au départ en termes de retour sur investissement à un moment où son personnel et ses capacités de gestion de risque sont limités".

Lors de la phase préparatoire, le futur fonds d'investissement a été décrit comme un véhicule privilégié pour investir dans des actifs énergétiques outre-mer, aux côtés ou non, de grandes sociétés d'Etat, une stratégie qui ne manquera pas d'être surveillée de près à l'étranger. La Chine a réalisé depuis quelques années une série d'acquisitions en Asie centrale et en Afrique, et tenté à plusieurs reprises de mettre la main sur des sociétés pétrolières occidentales, telles l'américaine Unocal.

Le futur fonds d'investissement n'aura pas pour seule mission d'investir à l'étranger : il est censé absorber Central Huijing, qui a été jusqu'à aujourd'hui le véhicule servant à renflouer les grandes banques chinoises à partir des réserves monétaires. Le coût de l'opération est estimé dans la presse chinoise à 65 milliards de dollars. La structure devra ensuite investir de 30 à 40 milliards de dollars dans l'Agricultural Bank of China, la seule des quatre grandes banques à n'avoir pas été "nettoyée" et introduite en Bourse.

Parallèlement, d'autres mesures sont en train d'être prises pour encourager l'investissement à l'étranger : en août, Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la banque centrale, a annoncé que le régime d'investissement des entreprises chinoises à l'étranger sera aménagé et que les barrières non nécessaires seront supprimées.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 12.09.07.

 

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