2007年9月23日日曜日

La justice internationale oubliée des négociations sur le Darfour

La justice internationale oubliée des négociations sur le Darfour
LE MONDE | 22.09.07 | 15h24 • Mis à jour le 22.09.07 | 15h24
NEW YORK (Nations unies) CORRESPONDANT


"Dommage", murmure Luis Moreno Ocampo, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Plusieurs des ministres des 26 pays qui ont assisté à une réunion sur le Darfour, vendredi 21 septembre à l'ONU, ont menacé les rebelles soudanais de sanctions s'ils boycottaient les négociations de paix fin octobre en Libye. Mais aucun n'a publiquement appelé à l'arrestation d'Ahmed Haroun, secrétaire d'Etat soudanais aux affaires humanitaires, et d'Ali Kushayb, un chef janjawid (les miliciens du Darfour soutenus par Khartoum), tous deux sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité.

"Je crains que le silence de la plupart des Etats et des organisations internationales sur le sujet ait été compris par Khartoum comme un affaiblissement de la détermination internationale en faveur du droit et des arrestations", a déploré Luis Moreno Ocampo.

VIOLENCES AUTOUR DES CAMPS

Soucieuses de mener à bien le déploiement au Darfour d'une force militaire de 27 000 hommes, l'ONU et l'Union africaine évitent de s'opposer publiquement au Soudan sur la question des inculpations, qui ne faisait même pas partie du programme de la rencontre ministérielle de vendredi.

Mais "avec Ahmed Haroun en charge des camps, il n'y a pas de solution possible", s'exclame M. Moreno Ocampo. "Comment organiser une mission humanitaire ? C'est comme traiter avec Goebbels pour démanteler les camps de concentration", dit-il. Signe qu'il se croit à l'abri de toute sanction, le gouvernement soudanais a nommé M. Haroun coprésident d'un comité chargé d'enquêter sur les violations des droits de l'homme.

"J'ai eu tort, mais nous n'en avons pas parlé", a reconnu le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, au terme du sommet onusien. "On ne peut pas, sous prétexte que nous avons besoin de mettre en oeuvre cette force, oublier que nous avons une justice internationale", a-t-il admis après une rencontre avec M. Moreno Ocampo.

Tandis que la communauté internationale tente de consolider un processus de paix fragile, la violence a repris autour des camps. "Cela ressemble à un chaos, mais ce n'en est pas un. J'ai des raisons de croire que c'est une opération dans laquelle Ahmed Haroun joue un rôle clé", a déclaré le procureur de la CPI.

Philippe Bolopion
Article paru dans l'édition du 23.09.07.

 

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