2007年9月23日日曜日

L'ordination d'un nouvel évêque à Pékin marque un dégel des relations avec le Vatican

L'ordination d'un nouvel évêque à Pékin marque un dégel des relations avec le Vatican
LE MONDE | 22.09.07 | 15h38 • Mis à jour le 22.09.07 | 15h38
PÉKIN CORRESPONDANT

L'ordination, vendredi 21 septembre, du nouvel évêque de Pékin, Mgr Joseph Li Shan, 42 ans, est sans doute le signe d'un réchauffement des relations entre la Chine et le Vatican. Membre de l'Association des catholiques patriotiques de Chine - l'Eglise "officielle" -, Joseph Li Shan avait été élu le 16 juillet par un collège de prêtres, religieux et laïcs du diocèse, pour succéder à Mgr Michael Fu Tieshan, décédé en avril.

Cette élection n'est pas conforme au mode de désignation des évêques qui est le seul privilège du pape. Mais l'Osservatore Romano, organe officiel du Saint-Siège, a déclaré, vendredi, que Benoît XVI avait " concédé la communion" à ce nouvel évêque de Pékin, considéré comme un homme de foi et un vrai pasteur, ainsi qu'à Mgr Xiao Zejiang, ordonné évêque coadjuteur de Guiyang le 8 septembre.

C'est un geste de "bonne volonté", dit-on à Rome, vis-à-vis du fonctionnement de la partie officielle de l'Eglise chinoise qui compterait, au total, 12 millions de fidèles, clandestins et officiels. Cette double approbation par le pape d'un évêque dans la capitale et à Guiyang démontre le souci de Rome de poursuivre un processus menant au rétablissement des relations diplomatiques interrompues depuis 1951.

En 2006, trois évêques avaient été nommés autoritairement par le régime, sans consultation de Rome. Le pape avait réagi à cette " provocation". La lettre envoyée en juin 2007 à tous les catholiques chinois par Benoît XVI, dans laquelle il appelle de ses voeux la libre nomination des évêques et la réunification des deux Eglises avait été accueillie avec réserves par les autorités de Pékin.

Le Vatican laisse régulièrement entendre qu'il est prêt à rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan afin de reconnaître la République populaire. Mais l'un des points d'achoppement reste cette épineuse question de la nomination des évêques, dont le Saint-Siège veut faire son domaine réservé. Pékin ne peut se résoudre à cette issue et met en avant le concept de "non-interférence" dans ses affaires intérieures. Le régime veut continuer à contrôler le choix de ses cadres catholiques.

Une nouvelle génération se lève d'évêques "officiels" nommés par Pékin, avec la fiction d'une élection par la base, mais ayant reçu a posteriori l'approbation du pape. Les élus cherchent même à recueillir la bénédiction du pape avant leur ordination, mais ils le font discrètement de peur de provoquer l'Eglise officielle. Le pouvoir sait que le rétablissement de liens diplomatiques avec le Vatican contribuerait à rehausser le prestige de la Chine à l'étranger, mais les responsables de l'Association patriotique redoutent qu'une telle perspective ne les dépouille de leurs prérogatives.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 23.09.07.

 

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