2007年9月4日火曜日

La police chinoise harcèle l'épouse de Chen Guangcheng, juriste aveugle détenu

La police chinoise harcèle l'épouse de Chen Guangcheng, juriste aveugle détenu
LE MONDE | 03.09.07 | 15h35 • Mis à jour le 03.09.07 | 15h35
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


AFP/STR
Yuan Weijing, l'épouse du militant aveugle des droits de l'homme, Chen Guangcheng, à Pékin, le 4 juillet 2007.


Harcelée et poursuivie tout l'été par les hommes de la police secrète chinoise, Yuan Weijing, l'épouse du militant aveugle des droits de l'homme Chen Guangcheng, a de nouveau été interceptée, vendredi, sur la route entre son domicile de la province du Shandong (Est) et Pékin, le jour même où se tenait à Manille (Philippines) la cérémonie d'attribution de la récompense Ramon Magsaysay, souvent décrit comme le prix Nobel asiatique, attribué cette année à son mari.


Selon le South China Morning Post de Hongkong, trois hommes et une femme sont montés dans le bus transportant Yuan Weijing, l'ont forcée à descendre et l'ont reconduite chez elle, où d'autres policiers en civil étaient en faction. La méthode est familière des services de police chargés, dans les provinces, d'empêcher les pétitionnaires de se rendre à Pékin. En 2006, les avocats de M. Chen avaient eux-mêmes été interceptés alors qu'ils voyageaient en sens inverse, et se rendaient au procès du juriste autodidacte, condamné à quatre ans de prison pour des motifs spécieux.

Chen Guangcheng prend depuis plusieurs années la défense des paysans victimes d'injustices et a exposé les exactions des services chargés de faire respecter la politique de l'enfant unique, devenant la bête noire des autorités locales. Son emprisonnement est aujourd'hui pour les défenseurs des droits de l'homme l'un des symboles les plus forts de la répression en Chine. La Fondation Ramon-Magsaysay avait annoncé, cet été, que Chen Guangcheng était l'un des sept lauréats 2007 de sa récompense, pour sa "passion irrépressible pour la justice". Yuan Weijing avait été invitée à Manille pour recevoir le prix. La jeune femme, âgée de 31 ans, s'était donc rendue, avec sa fillette de 2 ans, à Pékin, au début de l'été, échappant à la surveillance des policiers.

Elle avait alors trouvé refuge dans l'appartement de Hu Jia et Zeng Jinyan, un couple de défenseurs des droits de l'homme, lui-même assigné à résidence par les équipes locales de la police secrète, bientôt rejointes par leurs collègues du Shandong. Dans ses blogs, le trio a dénoncé à maintes reprises l'illégalité du traitement auquel il est soumis. Le 24 août, Yuan Weijing s'était mise en route pour l'aéroport. Elle avait été empêchée de quitter le pays et rapatriée de force chez elle dans le Shandong. Elle avait de nouveau faussé compagnie à ses surveillants pour se rendre à Pékin vendredi, afin de protester contre l'illégalité de son arrestation à l'aéroport, et faire connaître les conditions de détention de son mari, isolé dans sa cellule, privé de radio, et de lecture en braille.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 04.09.07.

 

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