2007年8月15日水曜日

La surchauffe de l'économie chinoise fait flamber les prix à la consommation

La surchauffe de l'économie chinoise fait flamber les prix à la consommation
LE MONDE | 14.08.07 | 16h37 • Mis à jour le 14.08.07 | 16h37


REUTERS/JASON LEE
Des consommateurs dans un supermarché à Pékin.


Est-ce un tournant ? L'économie chinoise, qui inclinait à la déflation à la fin des années 1990 et au début des années 2000 - surcapacités industrielles sur fond de consommation atone - est-elle entrée dans les eaux agitées de l'inflation ?

Si doute il y avait, le dernier indice de prix publié lundi 13 août à Pékin par le Bureau national des statistiques (BNS) vient de le lever : la hausse des prix a été de 5,6 % en juillet. Il s'agit du taux le plus élevé en dix ans. Sur les sept premiers mois de l'année, la hausse s'établit à 3,5 %, soit bien au-delà de l'objectif de 3 % fixé par le gouvernement de Pékin.

Les mouvements des prix en Chine ont toujours été d'une extrême sensibilité politique - l'hyperinflation a précipité la désagrégation du Kouomintang en 1949 et les pressions inflationnistes ont alimenté le mouvement contestataire de Tiananmen en 1989. Ce dernier rebond a donc toutes les raisons d'inquiéter des dirigeants chinois hantés par le spectre de "l'instabilité sociale".

A en croire le BNS, la hausse de juillet est principalement due à une flambée des prix (+ 15,6 %) des produits alimentaires, qui représentent environ le tiers du budget des ménages chinois. Celui du porc a connu le dérapage le plus spectaculaire (+ 44 % depuis le début de l'année). Cette envolée est imputée à une offre insuffisante liée aux mesures d'abattage dans des élevages porcins touchés par la maladie de "l'oreille bleue" ainsi qu'à un renchérissement de leur alimentation en céréales.

VERS UN RELÈVEMENT DES TAUX

Sont aussi en cause des biens agroalimentaires tels que les nouilles instantanées, très populaires en Chine, qui ont, ces derniers mois, réservé de très mauvaises surprises aux consommateurs, déclenchant de véhémentes protestations. Les autorités ont ordonné des enquêtes afin de tirer au clair les rumeurs d'ententes illicites entre cartels de producteurs.

Les économistes, chinois comme étrangers, sont divisés sur le diagnostic de cette nouvelle inflation chinoise. Tensions locales et conjoncturelles ? Ou dysfonctionnement plus structurel lié à l'état général de surchauffe de l'économie ? Les optimistes avancent que les prix des produits non-alimentaires n'ont connu qu'une hausse modérée (+ 0,9 % en juillet), ainsi que l'a rappelé, lundi, le porte-parole du gouvernement Li Xiaochao.

Mais l'inquiétude, même exprimée en termes prudents, commence à poindre au sein même de la Banque centrale dont le dernier rapport trimestriel publié le 8 août met en garde : "Les pressions à la hausse de prix se sont renforcées et le risque d'inflation mérite d'être surveillé étroitement."

Le rapport appelle à "éviter que la croissance trop rapide ne dérape en surchauffe économique générale". La croissance chinoise s'est élevée à 11,9 % au 2e trimestre en dépit de toutes les mesures de refroidissement prises par Pékin. Les surplus commerciaux, les investissements tous azimuts et l'excès de liquidités continuent d'alimenter le boom. Les analystes s'attendent à ce que le gouvernement réagisse en décidant une nouvelle hausse des taux d'intérêt, qui serait la quatrième de l'année.

Frédéric Bobin
Article paru dans l'édition du 15.08.07.

 

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