Pékin tente de restaurer la crédibilité de ses produits
LE MONDE | 20.08.07 | 13h27 • Mis à jour le 20.08.07 | 13h27
Face à la multiplication dans les pays occidentaux de la découverte de produits défectueux ou dangereux en provenance de Chine, Pékin tente de restaurer son image. Le gouvernement local a annoncé, vendredi 17 août, la nomination de la vice-premier ministre, Wu Yi, à la tête de la commission chargée de superviser la qualité des produits chinois.
Le rappel, ces dernières semaines, par Mattel, le numéro un américain du jouet, d'une vingtaine de millions d'unités fabriquées en Chine et présentant des risques pour les enfants a sorti les autorités chinoises de leur torpeur, les obligeant à adopter un discours plus offensif sur la découverte de produits dangereux.
Pékin a annoncé vouloir enquêter sur les cas de malfaçon de jouets fabriqués dans le pays et punir durement les responsables. "Nous nous sentons extrêmement concernés par le respect des critères de sécurité pour les jouets exportés mais également vendus dans le pays. La Chine fait face à ses responsabilités et nous allons enquêter sur chaque cas et nous en occuper avec sévérité", a affirmé Wang Xinpei, porte-parole du ministère du commerce, jeudi 16 août, à la veille d'une rencontre avec des responsables de la commission américaine de contrôle et de qualité des produits.
La Chine qui fournit plus de 70 % des jouets dans le monde a admis les limites de l'efficacité des contrôles pratiqués jusqu'alors. "Nous sommes encore très, très loin du cercle des grandes puissances commerciales, et la raison fondamentale en est que la compétitivité de nos produits en terme de qualité n'est pas forte", a précisé Li Changjiang, directeur de l'administration générale du contrôle de la qualité, de l'inspection et des quarantaines dont les propos ont été repris, jeudi, par le Quotidien du peuple.
DES CONTRÔLES EFFICACES
Dans un document de 39 pages, publié vendredi 17 août, le gouvernement chinois a mis en avant les avancées en la matière et proposé de développer les échanges avec les inspecteurs étrangers.
Jusqu'à présent, les entrepreneurs chinois utilisant des ingrédients ou des additifs interdits dans la fabrication de biens alimentaires de consommation courante pouvaient payer des amendes atteignant 13 000 dollars (9 600 euros) et se voir retirer les droits de fabrication.
L'Union européenne a rappelé, jeudi 16 août, aux fabricants ainsi qu'aux organismes contrôlant la sécurité des produits leurs responsabilités. "Davantage de vigilance est nécessaire de la part des deux parties. (...) Aucun compromis n'est acceptable dans ce domaine", a déclaré, jeudi 16 août, la commissaire européenne chargée de la protection des consommateurs, Meglena Kuneva.
Côté européen, les producteurs et les distributeurs de biens de grande consommation ont l'obligation de signaler auprès de la Commission européenne tout problème lié à la sécurité d'un article. Le système d'alerte rapide (Rapex) qui relaie, auprès de Bruxelles, les informations concernant la dangerosité d'une marchandise a reçu, depuis janvier 2007, 770 notifications concernant des produits risqués, en hausse de 50 % par rapport à la même période de 2006. Dans environ la moitié des cas, les plaintes concernaient des articles fabriqués en Chine, principal fournisseur des pays occidentaux. Le Rapex a notamment permis d'écarter, par exemple, une marionnette de diablotin ou une bouée gonflable en plastique contenant des produits toxiques.
Aux Etats-Unis, premiers acheteurs de jouets chinois, plusieurs propositions de loi ont été récemment déposées devant le Congrès pour renforcer le contrôle des produits entrant sur le sol américain.
Charles Schumer, sénateur démocrate de New York, a proposé que soit nommé un "tsar des importations", chargé d'inspecter et de bloquer les cargaisons dès leur arrivée sur le territoire américain. Ce pourfendeur des pratiques commerciales chinoises, a interpellé, jeudi, le département d'Etat pour qu'il fasse pression sur Pékin afin que les usines de jouets de ce pays soient ouvertes à des inspections américaines. Elles viendraient alors éventuellement compléter les recommandations d'une commission gouvernementale créée en juillet sur la sécurité des importations dont le président américain, George W. Bush, attend les conclusions d'ici à la mi-septembre.
Maguy Day
Article paru dans l'édition du 21.08.07.
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