2007年8月9日木曜日

Un an avant la cérémonie d'ouverture, Pékin face à la politisation des JO

Un an avant la cérémonie d'ouverture, Pékin face à la politisation des JO
LE MONDE | 08.08.07 | 16h46 • Mis à jour le 08.08.07 | 16h46
PÉKIN CORRESPONDANT


REUTERS/CHINA DAILY
Des Pékinois se sont rassemblés dans les parcs de la capitale chinoise, à un an des Jeux olympiques, mercredi 8 août.



Mercredi 8 août, les Chinois se sont donné un avant-goût de l'"événement du siècle" pour la République populaire : un an avant la date magique du 08-08-08 - chiffres jugés propices définissant le 8 août 2008 - qui marquera le début des Jeux olympiques de Pékin, une grande manifestation a eu lieu sur la place Tiananmen et une quarantaine de spectacles ont été répétés dans la capitale en guise de test.

Cette date symbolique a aussi marqué une étape dans la politisation de l'événement, les pouvoirs publics chinois ayant dû faire face à des manifestations menées par des organisations de défense des droits de l'homme.

A sa descente d'avion, lundi, le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, avait reconnu qu'"un de nos grands défis sera d'arriver à ce que les Jeux influencent l'évolution de la Chine dans le sens que beaucoup d'observateurs désirent". Il s'était auparavant félicité de l'état de préparation des festivités, déclarant que "tout se passe conformément au calendrier annoncé". "Voilà une ville dotée de splendides installations sportives ; une ville avec un réseau de transport amélioré et un nouvel aéroport ; une ville qui s'est aussi améliorée en termes de pollution et d'environnement", avait-il ajouté.

Les autorités n'ont pas manqué de faire écho aux propos de M. Rogge, affirmant que Pékin était en passe de gagner la guerre contre la pollution. Alors qu'à l'extérieur le ciel était gris plombé et qu'un violent orage allait s'abattre sur la capitale, le vice-président du comité chinois d'organisation des Jeux, Wang Wei, a lui aussi parlé d'amélioration à propos de la situation de l'environnement dans l'une des villes les plus polluées d'Asie : "Le nombre de jours où l'air est de bonne qualité est passé de 100 en 1998 à 241 en 2006", a-t-il assuré.

La nourriture pour les athlètes et les visiteurs est un autre motif d'inquiétude, à l'heure où la Chine fait face à de sérieux problèmes de sécurité alimentaire et où la réputation du "made in China" en la matière est un motif de préoccupation croissante : M. Wang a promis que "toute nourriture entrant dans le village olympique sera estampillée et codée "nourriture olympique saine"" tandis que le processus de production des aliments sera étroitement surveillé. Outre les sportifs, Pékin s'apprête à accueillir 500 000 visiteurs durant les Jeux.

Le début du compte à rebours est aussi l'occasion pour les organisations de défense des droits de l'homme internationales de rappeler que la puissance organisatrice n'a pas réellement changé son comportement à l'égard des adversaires du régime.

PROMESSES NON TENUES

L'organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, vient de publier un rapport très critique : "Au lieu d'assister (avant les JO) à un "printemps de Pékin" (caractérisé) par plus de tolérance et de liberté, on assiste à un harcèlement des dissidents, à la répression d'activistes et aux efforts (du pouvoir) pour empêcher toute couverture médiatique indépendante", a remarqué Brad Adams, directeur d'HRW pour l'Asie.

La levée des demandes d'autorisation de reportage pour les journalistes étrangers, décidée par le gouvernement depuis le 1er septembre 2006, a sans doute facilité le travail des correspondants basés en Chine, mais ces derniers ont souvent été harcelés sur le terrain par des responsables se souciant peu des décisions prises par Pékin, estime en substance Human Rights Watch. Qui s'élève aussi contre les expulsions sans compensation adéquate d'habitants obligés de quitter leur domicile pour laisser la place aux bulldozers érigeant des bâtiments destinés aux olympiades. Des écoles "clandestines" de travailleurs migrants, qui ne peuvent inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires de la capitale, faute de papiers en règle, ont également été détruites.

L'organisation Reporters sans frontières a tenu de son côté, mardi 7 août, une conférence de presse non autorisée devant les bâtiments du Comité d'organisation des Jeux olympiques (Bocog). Le secrétaire général de l'ONG de défense des droits des journalistes, Robert Ménard, a demandé la libération de la centaine de reporters, d'internautes ou de militants de la liberté d'expression actuellement emprisonnés en Chine. "Il n'est pas question de gâcher la fête, a-t-il déclaré, mais Pékin n'a pas tenu ses promesses concernant l'amélioration des droits de l'homme et fait preuve de cynisme en évoquant l'esprit olympique."

Par ailleurs, la Campagne pour un Tibet libre a fait savoir que six manifestants ont été arrêtés, mardi, pour avoir déployé sur la Grande Muraille une banderole détournant le slogan des JO de Pékin et réclamant l'indépendance de cette région himalayenne.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 09.08.07.


Plus de 7 000 "canons à pluie"

Afin de contrôler le courroux des cieux durant les Jeux, les Chinois vont jouer les faiseurs de pluie : le mois d'août est celui de la saison des pluies, et il s'agit d'éviter que des trombes d'eau ne viennent gâcher la fête. Les brigades du programme de "modification météorologique" sont déjà à pied d'oeuvre et répètent des actions consistant à bombarder le ciel de paillettes d'iodure d'argent. Celles-ci, condensant l'humidité, feront pleuvoir à loisir à l'écart des sites olympiques et devraient permettre aux organisateurs de ne pas être à la merci d'un orage intempestif. Pékin n'a pas lésiné sur les moyens : 32 000 personnes disposant de 7 100 "canons" sont employées pour ce programme, dont le coût est compris entre 60 et 80 millions de dollars. - (Corresp.)

 

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