2007年8月14日火曜日

Le ton monte entre Washington et Pékin à propos du financement de la dette américaine

Le ton monte entre Washington et Pékin à propos du financement de la dette américaine
LE MONDE | 10.08.07 | 16h15 • Mis à jour le 10.08.07 | 16h15
SHANGHAÏ (Chine) CORRESPONDANCE

REUTERS/POOL
Le secrétaire d'Etat américain au Trésor Henry Paulson et le président chinois Hu Jintao à Pékin le 1er août.


La Chine va-t-elle procéder à des ventes éclair de bons du Trésor américain, renvoyant à ses responsabilités de pays surendetté la première puissance économique mondiale ?

Ce scénario catastrophe fut resservi le 8 août par le quotidien britannique Daily Telegraph, qui rapporte les allusions de deux officiels chinois favorables au recours à "l'arme nucléaire" que constitue la vente par leur pays des bons du Trésor américain qu'elle détient. Une posture qualifiée de "bien imprudente" par le président George W. Bush. Henri Paulson, le secrétaire d'Etat américain au Trésor l'a décrite comme "absurde". "Il y a des tensions. Nous devons y faire face des deux côtés... mais, de manière générale, nos deux pays ont fait le choix d'une relation économique constructive", a-t-il ajouté.

Lors de sa visite en Chine début août, M. Paulson s'était dit opposé à l'adoption par la commission financière du Sénat américain de deux projets de loi visant à sanctionner les pays qui "manipulent" leurs devises. La question de la sous-évaluation du yuan par rapport au dollar est devenue un point de fixation aux Etats-Unis, où les 200 milliards de dollars (150 milliards d'euros) de déficit commercial vis-à-vis de la Chine en 2006, et la panique autour de la dangerosité de produits importés de ce pays alimentent une hystérie antichinoise croissante.

De son côté, Pékin s'irrite des pressions américaines sur la valorisation du yuan et considère avoir fait dans ce domaine le maximum : la devise chinoise s'est appréciée de 7,3 % depuis juillet 2005, date de l'abandon du "peg", taux de change fixe entre le yuan et le dollar. La marge d'appréciation quotidienne de la monnaie chinoise reste toutefois limitée.

GUERRE ÉCONOMIQUE LARVÉE

Cette "guerre" économique larvée entre les deux puissances donne aussi lieu en Chine à des vociférations patriotiques, doublées de mesures de rétorsion vis-à-vis des entreprises étrangères, notamment américaines.

"La réforme du régime de change bénéficiera à la fois à la Chine et aux Etats-Unis", titrait toutefois mercredi le China Daily, dans un souci d'apaisement, évoquant les avantages d'une appréciation progressive du yuan. Des économistes américains vont dans ce sens : "Le déficit commercial américain ne signifie pas que les Etats-Unis soient victimes d'une concurrence déloyale de la part de la Chine. Il est du à la faiblesse chronique de l'épargne américaine. En imposant des sanctions à la Chine, le Congrès risque de faire une erreur monumentale", déclarait récemment Stephen Roach, l'économiste en chef de Morgan Stanley.

Certes, Pékin est conscient des avantages de ne plus placer tous ses oeufs dans le même panier : second détenteur de bons du Trésor américain derrière le Japon mais premier détenteur institutionnel, la Chine a réduit, en avril, ses avoirs pour la première fois depuis octobre 2005, un glissement qui s'est poursuivi en mai. Ils s'élevaient alors à 407 milliards de dollars, soit un tiers des réserves chinoises en devises (1 200 milliards de dollars) et un dixième de la dette américaine. Réserves dont l'accroissement continu a poussé Pékin à diversifier ses nouvelles rentrées de devises en créant un fonds d'investissement stratégique doté de 200 milliards de yuans (19 milliards d'euros) et en prenant des parts notamment dans le fonds américain Blackstone.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 11.08.07.

 

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