2008年3月17日月曜日

Face au péril écologique, Pékin crée un ministère de l'environnement

Face au péril écologique, Pékin crée un ministère de l'environnement
LE MONDE | 14.03.08 | 16h09 • Mis à jour le 14.03.08 | 16h09
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

AFP/FREDERIC J. BROWN
Cette promotion de l'institution vigie de l'environnement devrait lui permettre de plaider la cause de l'écologie au plus haut niveau de l'Etat chinois.


Soucieuse d'intensifier sa lutte contre la pollution et le gaspillage énergétique, la Chine va donner à l'Agence d'Etat de protection de l'environnement (State Environment Protection Agency, SEPA), l'agence de protection de l'environnement, le statut d'un ministère. La décision devrait être entérinée samedi 15 mars à la clôture de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP). Cette promotion de l'institution vigie de l'environnement devrait lui permettre de plaider la cause de l'écologie au plus haut niveau de l'Etat chinois. Les ambitions de la SEPA, dont le vice-directeur, Pan Yue, est personnellement très impliqué dans le combat antipollution, s'étaient jusqu'à présent heurtées à un manque de moyens.

Lors de la présentation du projet à l'ANP, Hua Jianmin, le secrétaire général du Conseil d'Etat (gouvernement), a déclaré qu'il s'agissait d'"accélérer la construction d'une société économe en ressources et sensibilisée aux questions environnementales", ajoutant que "la tâche à accomplir pour réduire la pollution est gigantesque".

Le premier ministre, Wen Jiabao, a annoncé la semaine dernière que la consommation d'énergie de la Chine rapportée au PIB avait reculé de 3,27 % en 2007, une bonne performance qui reste toutefois insuffisante au regard des engagements pris par la Chine d'ici à 2010. Ces derniers mois, la SEPA avait redoublé d'agressivité : elle a imposé à l'ensemble des sociétés des secteurs les plus consommateurs en énergie de rendre public leurs données d'impact environnemental.

La réforme de la SEPA ne va toutefois pas résoudre à court terme les difficultés qu'elle rencontre au niveau local : la collusion entre les officiels locaux et les industriels parasite ses efforts de prévention, déplorent les écologistes chinois. Ses représentants locaux restent le plus souvent aux ordres du gouvernement local. L'immaturité des dirigeants d'entreprise, la complexité du tissu industriel et le nombre très élevé de petites et moyennes entreprises (PME) dans un environnement très concurrentiel font du contrôle une gageure : la nouvelle SEPA devrait voir passer ses effectifs permanents de 300 à 400 personnes - contre 18 000 employés pour son homologue américain.

Seul un rôle plus large donné à la société civile pourrait pallier ces faiblesses : mais les ONG chinoises, intimidées par toutes sortes de contraintes administratives et politiques, se cantonnent à des actions de sensibilisation et de pédagogie. Dans les villes, et surtout les zones rurales, des résidents qui se mobilisent contre des projets polluants ont non seulement du mal à se faire entendre, mais il n'est pas rare qu'ils soient harcelés, arrêtés par la police sur ordre des chefs locaux et, pour certains, condamnés à plusieurs années de prison ou de camp de travail pour des motifs spécieux.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 15.03.08.

 

0 件のコメント:

ブログ アーカイブ